Deux personnes et leur avocat ont traîné diverses institutions en justice car ils s'opposent à la stratégie actuelle qui prévaut pour lutter contre l'épidémie de coronavirus. Contrairement à ce que pensent certaines personnes et certains "médias", nous n'avons pas "oublié volontairement" d'en parler. Nous avons donné la parole à toutes les parties concernées, et la justice a tranché: l'action est rejetée. Explications.
La pandémie de coronavirus a d'innombrables conséquences sur nos vies. Certains ont des problèmes de santé, d'autres ont perdu un travail et sont confrontés à des soucis financiers. Il y a également les dommages collatéraux, plus difficiles à percevoir immédiatement. L'un d'eux est une division de la société, entre ceux qui font confiance et adhèrent aux mesures sanitaires prises par le gouvernement, et ceux qui s'y opposent fermement.
Ceux qui s'opposent aux 'autorités' au sens large ont tendance à croire que les médias dits 'traditionnels' (composés de journalistes professionnels évoluant au sein de rédactions indépendantes et neutres) sont bâillonnés. C'est le cas de plusieurs personnes qui ont contacté la rédaction de RTL info récemment, pour un cas bien particulier: une action en justice qui a eu lieu dans un tribunal bruxellois.
"Les journalistes de RTL info auraient ils oublié de diffuser ceci, volontairement ???!!! Merci aux journalistes indépendants de nous tenir au courant !", nous a écrit une personne anonyme.
"En tant que média, il serait opportun de parler de ceci. Merci de prouver votre impartialité et d'oser en parler", poursuit Dimitri dans un autre message.
"Pas de journaliste présent au tribunal ce matin, où des avocats portaient plainte contre ces vaccins. Ayez au moins le courage d’écouter l’avocat qui parlait à la sortie", ajoute Nala.
Quelle est l'information ?
Ces trois personnes estiment ou sous-entendent que les médias traditionnels ne veulent pas aborder une action en justice, tandis que des "médias" qui s'autoproclament "libres et indépendants" oseraient le faire.
Nous opérons tous les jours des choix éditoriaux qui ne sont dictés par aucune autorité. La rédaction de RTL info est indépendante, quoi qu'en pensent certains.
A l'origine de cette action, il y a une infirmière, Muriel Hubin, et un médecin, le docteur Stéphane Résimont. Ils exigeaient, en référé, la suspension immédiate de la vaccination Covid19 qu'ils considèrent comme illégale et responsable d'effets secondaires graves, et pour le respect sans entrave de la liberté thérapeutique. Ils ont porté plainte à l'encontre de l'Etat belge (SPF Santé Publique), l'Ordre des médecins, l'Agence fédérale des médicaments et l'Union européenne. Dans une vidéo diffusée sur Facebook, ceux qui portent plainte expliquent les raisons de leur action en justice.
Nous avons contacté leur avocat, Philippe Van Langendonck. En résumé, il nous a confié que ses clients s'opposent à la vaccination comme solution pour lutter contre l'épidémie. Ils prétendent que des traitements existent pour soigner les malades, mais qu'ils ne sont pas pris en compte ou non autorisés. Et que les effets indésirables des vaccins anticovid sont minimisés voire occultés. Les deux clients de cet avocat subiraient des répercussions à titre personnel par rapport à leur prise de position. Le docteur Résimont a été suspendu par le réseau d'hôpitaux pour lequel il travaillait car, selon l'avocat, il a voulu prévenir ses collègues du personnel soignant de la dangerosité du vaccin et n'adhérait pas à la campagne de vaccination.
Nous avons contacté le réseau d'hôpitaux Iris-Sud, qui ne nous a pas dit grand-chose car "un avocat a été mandaté par le docteur Résimont pour défendre ses intérêts". Le réseau confirme "la fin de la collaboration" avec un docteur qui avait "un statut de médecin indépendant agréé au sein de notre institution".
Il n’existe aucun médicament ou vaccin qui ne provoque aucun effet indésirable
Brève analyse: traitement, vaccin et effets secondaires
Le but de cet article n'est pas de vérifier tous les arguments mis en avant par les plaignants. Il existe d'innombrables études et informations qui circulent à propos des différents traitements contre les malades du covid, mais il n'y a pas de consensus médical autour d'un produit qui permettrait de guérir toutes les personnes lourdement affectées. "Il n’existe pas un traitement miraculeux, nous ne l’avons toujours pas trouvé, mais tout le monde le veut", nous a confié l'Agence Fédérale des Médicaments (AFMPS).
Quant aux effets secondaires des vaccins, elle nous dit que "un panel d’experts internationaux évalue l’efficacité et la sécurité ainsi que le rapport risque/bénéfice. Et pour ces vaccins, ce rapport est positif. Il n’existe aucun médicament ou vaccin qui ne provoque aucun effet indésirable. Il n’y a aucun médicament sans risque. Mais il faut évaluer les bénéfices pour une pathologie et constater s’ils sont positifs ou non". Pour l'AFMPS, "suivre les effets indésirables liés aux vaccins Covid est une priorité. Tous les signaux sont récoltés au niveau national et européen. Ce panel plus large au niveau européen permet de détecter plus vite un problème éventuel".
Nous avons posé la question "Quel serait l'intérêt de l'Etat belge et de l'Union européenne à imposer une vaccination au lieu de soigner les malades?" à l'avocat du docteur et de l'infirmière à l'origine de l'action judiciaire contre plusieurs institutions publiques. Sa réponse est lourde de sous-entendus : "Comme on dit généralement… à qui profite le crime ? Regardez les pompes à finances qui s’organisent autour des tests. Le flicage à la chinoise avec le traçage, c’est peut-être un mobile, je n’en sais rien. On verra…" Retenons qu'un docteur et qu'une infirmière ne sont pas du tout d'accord avec la stratégie actuelle des gouvernements occidentaux pour lutter contre l'épidémie. Ils ont le droit d'attaquer en justice qui ils veulent. Mais contrairement à la vidéo diffusée sur Facebook qui ne le fait pas, nous avons donné la parole à ceux contre qui cette action en justice est menée.
L'Ordre des médecins réagit: "Nous avons notre lot de procédures sur le dos"
Il a été difficile d'obtenir des réactions par rapport à l'action en justice elle-même, la prudence étant de mise au niveau des institutions citées. Seul l'Ordre des Médecins s'est exprimé clairement et a réagi à cette phrase de l'avocat des plaignants: "Rien ne peut justifier qu’on empêche mes clients d’utiliser les traitements qui existent."
Pour le président de l'Ordre, Benoit Dejemeppe, il n'est justement pas interdit à un médecin de donner le traitement de son choix à un patient.
"Nous n’empêchons pas la liberté thérapeutique, ni l’Ordre des médecins, ni la Commission européenne, ni les autorités. Les médicaments cités (par l'avocat) ne sont pas interdits. Ils sont autorisés. Ils sont utilisables ou utilisés à bon escient pour contribuer à soigner des gens qui souffrent d’autres pathologies. Cette liberté thérapeutique est fondamentale dans le respect actuel de la science".
Cela étant dit, un médecin ou une infirmière qui prend des libertés par rapport aux procédures recommandées s'expose à des conséquences. "On ne va pas guérir du covid avec de la poudre de perlimpinpin. Si un médecin le fait, il risque de se retrouver devant des tribunaux ou des instances disciplinaires. C’est une manière incompatible d’exercer dans l’état actuel de la science. La médication doit être considérée comme valable".
Le problème de ces personnes, c’est qu’ils n’ont pas d’autre réalité que la leur
Quant à l'action proprement dite, elle n'a rien d'inédite pour le président de l'Ordre des médecins. "Nous avons notre lot de procédures sur le dos. Elles sont menées par une minorité mais très agissante. Le problème de ces personnes, c’est qu’ils n’ont pas d’autre réalité que la leur. Si on ne les croit pas, c’est que nous sommes dans le complot".
Leur action a été rejetée, "la justice a appliqué le droit"
Le 13 août, "le président du tribunal de première instance francophone de Bruxelles a rejeté l'action en référé" du docteur et de l'infirmière, soutenue par un avocat et ayant obtenu une certaine publicité sur les réseaux sociaux grâce aux "médias" évoqués ci-dessus. Soit dit en passant, ces médias n'ont pas évoqué l'épilogue de cette action, à savoir le fait que la justice n'a pas suivi leur raisonnement et leurs attaques.
"Et ils ne font pas appel jusqu'à présent", poursuit Benoit Dejemeppe. "Ce n'est pas un soulagement, non, la justice a appliqué le droit, et ça n'était pas, de mon côté, une profonde inquiétude métaphysique", ironise-t-il. En tant que président de l'Ordre des médecins, "j'ai autre chose à faire", nous dit-il.
L'Ordre des médecins ne cèdera pas et ne changera pas sa position sur la vaccination
Mais il s'interroge sur les dérives de notre société: "Je reçois désormais des lettres de menaces, je me demande qui sont ces gens". Son adresse email a été publiée sur les groupes 'anti vaccin' des réseaux sociaux, "je reçois beaucoup de messages, parfois très agressifs". Il admet que ça lui fait "perdre un peu de temps", mais il reste ferme: "L'Ordre des médecins ne cèdera pas et ne changera pas sa position sur la vaccination. Aucun médicament n'est actuellement reconnu comme pouvant lutter contre le virus ; il n'existe que des médicaments permettant de lutter contre les effets du virus (la maladie covid-19, NDLR)".
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