Le passage souterrain situé sous la chaussée de Louvain est notoirement fréquenté par des toxicomanes pendant la nuit. Le jour, des parents l'empruntent pour mener leurs enfants à l'école communale de Heuvy.
Elle mène chaque matin son enfant de trois ans à l'école communale de Heuvy à Namur. Sur le chemin, elle passe par un passage souterrain, sous la chaussée de Louvain. La nuit, l'endroit a été fréquenté par des toxicomanes. Il est sale, "sent l'urine, vous avez même pas idée", elle y aperçoit régulièrement quelques traces de consommation d'héroïne. Mais ce matin de début d'avril, elle a compté au moins 19 seringues usagées. Scandalisée, elle a pressé le bouton orange Alertez-nous. "Sur des journaux au milieu d'un chemin où, comme moi, des parents passent matin et soir avec leurs enfants. Il y en a tellement que c'est impossible de ne pas marcher sur une seringue au minimum", dénonçait-elle ce jour-là, image à l'appui.
Un passage fort fréquenté
Le passage souterrain, localisé à moins de 200 mètres de l'école, est "actuellement peu éclairé mais très utilisé par toute une série de citoyens", reconnait le bourgmestre Maxime Prévot. "Notre service de Propreté publique est intervenu depuis lors pour nettoyer l’ensemble du passage et ses abords et il y sera particulièrement attentif dans les semaines à venir", ajoute l'élu. Nous avons soumis cette bonne nouvelle à la citoyenne. Elle nous répond déjà observer depuis le début de l'année scolaire, depuis qu'elle emprunte cette voie, un nettoyage hebdomadaire. Beaucoup trop peu selon elle, les nouvelles souillures étant quotidiennes.
Une présence connue
Le phénomène de toxicomanie à cet endroit n'est pas neuf. "Il est connu de nos services de Police et de Cohésion sociale", indique le bourgmestre. Comment améliorer la situation ? "Le tunnel gagnerait à être rafraichi et équipé d’un meilleur système d’éclairage. Je vais voir avec nos services techniques ce qui pourrait être fait en ce sens", assure le maïeur. Quant à limiter la présence de consommateurs de drogue dure dans la zone, il nous communique que la police a prévu des rondes à pied.
Cette myriade de seringues usagées au sol constitue-t-elle le signe d'un accroissement de la toxicomanie à Namur ? Que disent les chiffres ? "Les statistiques liées aux stupéfiants ne montreront jamais qu’une part de la réalité. Une augmentation dans les chiffres peut représenter soit une augmentation réelle du phénomène, soit une attention plus soutenue de la police via une augmentation de ses activités répressives et du nombre d’interpellations. Quant aux chiffres judiciaires, il en va de même. L’augmentation ou la diminution du nombre de dossiers ne signifie pas une augmentation ou une diminution de la consommation", explique le bourgmestre. La lutte est permanente et dernièrement, ajoute-t-il, "de belles arrestations ont d’ailleurs eut lieu récemment."
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