Didier exerce cette profession depuis 1992. Il est aujourd’hui chef d'équipe au CHU de Namur. Il nous prévient sur le manque cruel d'effectif dans sa profession, et des conséquences que cela engendre.
"Il y a pénurie grave aujourd'hui", prévient d'emblée Didier Vanderput. Ce professionnel des soins de santé attire notre attention via le bouton orange Alertez-nous sur le manque cruel d'effectif dans sa profession: technologue en imagerie médicale. Conséquence pour le grand public, et vous l'avez déjà peut-être vécu, des délais importants lorsque vous prenez rendez-vous pour une IRM (Imagerie par Résonance Magnétique). Alors, comment expliquer cette pénurie ?
Ni infirmier, ni médecin
Didier, notre alerteur, exerce cette profession depuis 1992. Il est aujourd’hui chef d'équipe au CHU de Namur. Il nous en dit plus sur la fonction de technologue en imagerie médicale: "Quand vous allez passer un scanner, une radio ou une IRM, c'est la personne qui accueille le patient, l'installe pour réaliser son examen qui lui met éventuellement une perfusion si nécessaire et qui ensuite va réaliser les images." Les images seront ensuite soumises un radiologue pour les analyser. Les technologues ne sont donc ni des infirmiers, ni des médecins, mais gravitent autour de ces professions.
Récemment, la liste des métiers jugés fonction critique pour laquelle les employeurs peinent à recruter a été publiée. Tant en Wallonie qu'à Bruxelles, le métier de technologue y figure.
Les étudiants sont généralement très contents
En Belgique, il existe quatre écoles d'enseignement supérieur. Une seule au nord du pays, une autre à Bruxelles et deux en Wallonie. Les études s'étalent sur trois ans. Virginia Caballero, est coordinatrice des stages à la section 'Technologue en imagerie médicale' à l’HEPL (Liège). Elle exerce toujours en tant que technologue en plus de son métier d'enseignante: "Les étudiants sont généralement très contents. Nos formations sont très actualisées car nous sommes toujours sur le terrain. Virginia Caballero divise sa profession en trois aspects: "On prend en charge les patients, c'est un métier de contact. Il ne faut pas croire qu'on appuie sur des boutons et qu'on n'aura pas de contact avec les gens. Il y aussi une partie soins et enfin une dernière liée à la technologie." La coordinatrice de stage encourage vivement les motivés à rejoindre cette formation: "Un boulot après les études est plus qu'assuré. Mes étudiants reçoivent une promesse d'engagement dès la deuxième année", précise-t-elle.
Un avenir guère réjouissant
Mais malgré l'assurance d'un emploi, le métier peine à se faire connaître et les inscriptions ne décollent pas. Didier Vanderput sonne le tocsin: "De retour des écoles, vu les inscriptions qu'on a eu l'année passée, on sait déjà que dans deux ou trois ans, il y aura encore moins de gens qui sortiront des écoles. Cette année-ci, avec le nombre d'étudiants qui vont sortir diplômés, on ne va pas combler le manque dans les différents services". Et l'avenir des délais d'attente pour les IRM ne s'annonce guère réjouissant: "Beaucoup d’hôpitaux manquent de technologues en imagerie médicale. Les délais pour certains examens augmentent et, même si nous réussissons à entraîner une vague d’inscriptions pour la prochaine rentrée, il faudra 3 ans pour qu’ils soient disponibles sur le marché de l’emploi. "
Le degré d'urgence de l'IRM pris en compte
Certains craignent qu'avec les délais qui s'allongent des pathologies soient remarquées tardivement au dépens du patient. Le Dr Verbeek est radiologue et chef du service d’imagerie médicale du site Ste Elisabeth du CHU UCL Namur. Il se montre rassurant sur cet aspect: "Quand un médecin ou un spécialiste à une suspicion tumorale, le degré d'urgence est pris en compte. Dans ce cas, le patient n'attendra pas 3 mois voire plus."
Pour le secteur, la pénurie est principalement due à un manque d'exposition de la profession et donc une méconnaissance du grand public. Joint par nos soins, le cabinet du ministre Franck Vandenbroucke dit être conscient de cette pénurie. Mais le ministère de préciser: "Ici, le problème de pénurie est différent de celui chez les infirmiers où beaucoup d’infirmiers quittent la profession."
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