La suppression du site de Caterpillar Gosselies entraîne des milliers de personnes dans son sillage et des familles entières. Antonio travaille dans l'enterprise depuis plus de 30 ans comme soudeur.... Il s'est confié à Julien Crête et Denis Caudron pour le RTLINFO 13H.
Antonio montre à notre équipe une photo qui remonte à plus de 25 ans: "Ça, c’était notre chef à l’époque, qui aujourd'hui est prépensionné. C’est quelqu'un que je n’oublierai jamais". Jeune soudeur à l’époque, Antonio travaillait alors depuis 6 ans sur le site de Gosselies. Autour de lui, des amis, des collègues qui se sont succédés par la suite, des frères dans une famille Caterpillar sous le choc depuis hier matin. "On se pose 1000 questions, cette nuit, c’est une dizaine de collègues qui m’ont parlé sur Facebook. Les heures tournaient et je n’ai jamais su dormir. On parlait de Caterpillar, de la situation, de nos enfants".
Lorsqu'il relit ce matin encore le courrier écrit par son syndicat, Antonio ne peut s’empêcher de penser au gâchis social. Une rupture brutale après des années consacrées à l’entreprise. "On a fait tous les efforts qu’ils nous ont demandé, on était bons, on nous a dit clairement, on a atteint les objectifs. Et aujourd'hui, on nous dit, c’est fini".
Pour cette famille comme pour des centaines d’autres, l’avenir parait bien difficile à envisager pour l’instant. 24 heures après l’annonce, les doutes sont nombreux. "Nous, on fera avec. On va se démerder. L’avenir, c’est pour ma fille, qui n’a toujours pas de boulot. On se retrouve à trois, sans emploi. C’est elle qui importe, c’est ça", explique Kathy, l’épouse d’Antonio.
"Moi, c’est mon objectif, je vais me battre avec mes collègues de travail. On en a parlé, on se battra". Antonio et sa femme s’apprêtent à vivre des mois difficiles, des négociations tendues, et pour les affronter, ils pourront compter sur le soutien des autres travailleurs.
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