Échanger sa voiture de société contre une compensation salariale: une vraie bonne idée?

Ce matin, dans sa chronique économique sur Bel RTL, Bruno Wattenbergh est revenu sur cette proposition d’échanger une voiture de société contre du salaire poche …

On a encore peu d’infos sur le contenu précis de la proposition, elle est en négociation dans des intercabinets. Des simulations sont réalisées, car une telle réforme est extrêmement complexe. Ce qu'on sait, c’est que la proposition devrait sortir au mois d’avril et sortir ses effets en novembre 2017. Elle prendrait la forme, non pas d’une enveloppe mobilité comme certains l’ont sous-entendu, mais d’une compensation en salaire net, poche donc, au travailleur qui renoncerait à sa voiture de société. À lui de l’utiliser à sa guise.

Comment va-t-on calculer le montant de cette enveloppe ?

À priori, on prendrait le budget alloué à la voiture de société, on déduirait l’avantage en nature payé par le salarié et cette somme serait payée au travailleur exonérée de charge sociale ou fiscale. On parle d’un montant net entre 300 et 600€. Un montant qui sera sans doute plafonné, mais ce n’est pas certain si le gouvernement veut vraiment faire du salaire poche.

Beaucoup de cadres pourraient-ils renoncer à cette voiture de société ?

Pour beaucoup de ménages, c’est la première voiture, la plus grande, celle avec laquelle on part en vacances … avec le paradoxe que c’est cette grosse voiture qui rentre dans les villes avec un seul conducteur au volant. Cela va donc dépendre d’abord du lieu d’habitation, les urbains pourront plus facilement renoncer à cet avantage.

Ensuite, cela dépendra de l’âge du ménage, du nombre d’enfants. Un jeune ménage sera tenté de conserver son véhicule de société. Cela dépendra aussi de la distance travail-domicile et des alternatives en termes de mobilité.

Enfin, n’oublions pas que le cadre qui va s’acheter sa voiture privée devra en payer le carburant. Mais in fine, l’avantage d’une telle mesure sera que le travailleur pourra avoir un vrai choix. Maintenant, LA question va être: que faire pour les travailleurs qui n’ont pas voiture de société ?

Peut-on évaluer le bilan sociétal d’une telle mesure ?

Cela va sans doute diminuer le nombre de kilomètres parcourus, sans doute diminuer la taille moyenne des voitures. Cela va par contre faire un peu vieillir le parc de voitures, les voitures vont être moins souvent changées pour des plus propres. Enfin, il y a un risque de voir l’économie et les emplois qui tournent autour du secteur automobile légèrement impactés par cette mesure.