Dans sa chronique BEL RTL Eco, Bruno Wattenbergh nous parle du niveau de vie des belges. Le Bureau du Plan a présenté sa seconde édition des "Indicateurs complémentaires au Produit Intérieur Brut"… Qu’est-ce que cela signifie?
Qu’il n’y a pas que la richesse produite par un pays qui compte. Il y a aussi sa répartition et comment celle-ci se transpose dans une série d’indicateurs comme la consommation bien sûr, mais aussi la pauvreté, la santé, le décrochage scolaire, l’espérance de vie. En tout 67 indicateurs analysés et comparés.
Alors comment vont les belges?
Et bien en Belgique, la qualité de vie est bonne en moyenne. L'espérance de vie augmente chez les hommes et les femmes, les écarts entre les femmes et les hommes se réduisent, la production de déchets municipaux diminue, etc. Nous avons surtout réussi à contenir le risque de pauvreté ou d’exclusion sociale malgré la crise de 2008 et ses conséquences qui se sont étalées jusqu’à ce jour. Le risque de pauvreté ou d'exclusion sociale touche environ 21 % des Belges depuis 2008, alors qu'en Europe environ 24 % des personnes sont touchées. Même si c’est encore trop, notre sécurité sociale a parfaitement joué son rôle d’amortisseur.
Cela ne veut cependant pas dire que tout est rose?
Non, car nous parlons de moyennes. Si l’on examine la répartition, la réalité recouverte par ces indicateurs dans leurs extrêmes, il y a quelques constats plus que préoccupants. L'augmentation du surendettement par exemple ou du nombre de personnes bénéficiant du revenu d'intégration sociale. Mais le pire, c’est qu’entre 2008 et 2015, la situation des plus défavorisées s’est aggravée. Depuis la crise, il y a eu une augmentation de 40% des belges qui bénéficient d’un revenu d’intégration sociale, ou encore 27% en plus de ménages à faible intensité de travail… ou enfin le quadruplement du nombre de belges qui ont renoncé à des soins de santé. Et cette dégradation souligne un paradoxe: si la situation s’est améliorée chez les populations les plus âgées, elle s’est dégradée chez les jeunes et les adultes. On assiste dès lors à une réelle crise du travail. Soit il n’y a pas de travail, soit le travail ne prémunit pas contre la pauvreté.
Une conclusion sur cette étude?
La même que lors du Brexit ou de l’élection de Donald Trump. La croissance économique actuelle est plus exigeante en qualifications, en flexibilité, en adaptabilité. Elle laisse de côté une partie de la population. L’école est une solution, certainement! La formation continue une autre. Et l’enjeu n’est pas uniquement économique, il est également politique!
Et vous, comment allez-vous? Les Belges et la crise du travail
Publié le 08 février 2017 à 08h35
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