Sans "tarif prosumer", la facture d’électricité va augmenter de 30 euros par an pour chaque ménage qui n’a pas de panneau photovoltaïque. Tout le monde va donc payer les lourds investissements nécessaires dans le réseau, même s'ils sont dû majoritairement à ceux qui ont les moyens d'installer des panneaux. De plus, l'incertitude demeure, et ceux qui veulent s'équiper ne savent pas combien ça leur coûtera vraiment dans 5 ans...
30 euros de plus, c'est ce que paieront les ménages wallons par an, pour ceux qui n'ont pas de panneaux photovoltaïques.
C'est la conséquence du report de 5 ans (2025 au lieu de 2020), de la taxe appelée "tarif prosumer", et qui devait coûter plusieurs centaines d'euros par an pour les propriétaires de panneaux.
Taxe justifiée par les lourds investissements que représente la modernisation du réseau, nécessaire pour accueillir ces nouveaux moyens de production d'énergie (ORES nous en avait parlé en détails dans cet article).
La décision de ce report est encore soumise à l'avis du conseil d'Etat.
Quant à Willy Borsus (MR), le ministre-président sortant, défenseur de ce report, il conteste ces chiffres, et promet de trouver de l'argent.
La Cwape est contre
Le régulateur de l'énergie, la Cwape, se positionne clairement contre ce report de 5 ans, alors que Jean-Luc Crucke (MR) avait annoncé et promis cette taxe lors de la précédente législature.
"On aggrave le problème, parce que ce report de charge vers ceux qui n'ont pas de panneaux, il existe maintenant et il ne va pas s'améliorer, loin de là, puisqu'il y aura, et on le souhaite, un développement du photovoltaïque à l'avenir", nous a confié Stéphane Renier, porte-parole de la Cwape. En effet, "le prix des panneaux continuent de baisser, ça devient de plus en plus intéressant, rentable et accessible". Donc cette énergie renouvelable va s'étendre, ce qui nécessitera encore plus de modernisation du réseau pour les gestionnaires comme ORES ou RESA.
Plus tôt cette semaine, la Cwape déplorait d'ailleurs le fait que cette "charge importante continuera à être supportée dans les années à venir par ces citoyens qui sont sans panneaux, parfois parce qu'ils en ont fait le choix, mais parfois aussi parce qu'ils sont locataires, propriétaires d'appartements ou de maisons aux toits mal orientés". Regrets également à propos des "conflits de compétences que ce projet soulève et la période d'instabilité et d'incertitude pour l'ensemble du secteur qu'il génère".
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