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Les migrants peuvent être un atout pour l'économie belge

Les migrants peuvent être un atout pour l'économie belge
 
 

Dans le Bel RTL Eco de ce vendredi, Bruno Wattenbergh s'est penché sur l'immigration en Belgique.

Dans sa chronique, l'économiste Bruno Wattenbergh a fait le tour des conséquences économiques liées à la migration vers la Belgique.


Est-ce qu’il y a réellement un apport économique positif de l’immigration?

De manière générale et en prenant toutes les précautions oratoires, les études scientifiques sur le sujet indiquent que le bilan économique de l'immigration est globalement positif, ce qui veut dire que nous tirons parti de l’immigration. Mais cela ne veut pas dire que le lien entre immigration et croissance économique soit mécaniquement lié. Aux Etats-Unis, mais aussi dans l’immense majorité des pays industrialisés, l’immigration rapporte bien plus qu’elle ne coûte.


Qu’est-ce qui fait que l’immigration génère ou pas un bénéfice économique?

C’est complexe et varié. D’abord, il y a la situation démographique du pays. Est-ce que les migrants viennent équilibrer une population active vieillissante? Pour l’Allemagne c’est clair: sans les immigrés, elle ne parviendra pas dans les 30 prochaines années à financer ses retraites. Chez nous c’est plus nuancé car nous ne sommes pas dans un déficit démographique comme nos amis Allemands. Ensuite, quelle est la situation du marché de l’emploi? Est-il saturé ou en pénurie? En Belgique, nous peinons à mettre les infraqualifiés au travail, et notre déficit dans certaines qualifications est plus ou moins important. Bref, certains migrants peuvent rapidement apporter une contribution positive à notre économie, d’autres vont venir grossir les rangs des infraqualifiés qui ne pourront que marginalement contribuer à notre économie et à notre projet de société.


Mais les migrants, aujourd’hui, sont-ils qualifiés ou pas?

En dépit de ce que l’on pourrait croire, beaucoup de migrants sont qualifiés. Et les migrants d’aujourd’hui sont par exemple beaucoup plus qualifiés que l’étaient les migrants italiens des années 50.


Mais ces migrants ne parlent pas nécessairement le français ou a fortiori le néerlandais?

Cela est vrai, et il est donc prioritaire de les inscrire dans des parcours d’insertion qui comportent des cours de langues. Mais là aussi, nous sommes dogmatiquement réticents du côté francophone à leur imposer ce type de parcours. N’oublions non pas non plus que, contrairement à l’Allemagne, la Belgique décourage le travail des demandeurs d’asile, l’interdit même, et ne dispose pas d’un système de mini-job permettant une intégration progressive sur le marché du travail.


Est-ce que les entreprises vont accueillir favorablement ce type de main d’œuvre culturellement différent?

Pas nécessairement. La Belgique est mauvaise dans l’intégration des travailleurs étrangers et d’origine étrangère. Alors que mieux les migrants s'insèreront sur le marché du travail, plus ils généreront de recettes fiscales et d'activités économiques. Pour vous donner une idée, selon l’OCDE, si nous remontions le taux d’emploi des migrants au niveau de celui des personnes nées dans le pays, la Belgique pourrait engranger près d’1 % de plus de produit Intérieur brut (PIB).

En conclusion, nous pouvons profiter de cette immigration, mais pour ce faire nous devrions la comprendre, être meilleurs et plus volontaires dans l’insertion et dans l’apprentissage des langues et plus que probablement accepter de flexibiliser quelque peu l’accès au marché du travail et le coût social des infraqualifiés.


Le chiffre éco du jour: 7

7€ par semaine, c’est le montant de l’indemnité octroyée aux demandeurs d'asile en attente de la décision sur leur demande.


Bruno Wattenbergh


 

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