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Bernard Wesphael "ne dit pas la vérité": voici le réquisitoire de l'avocat de la famille Pirotton

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Procès Wesphael
 

Avocat de la famille Pirotton, partie civile au procès de Bernard Wesphael devant la cour d'assises du Hainaut, Me Philippe Moureau ne croit pas un instant en l'innocence de l'ancien parlementaire qui est accusé du meurtre de son épouse. Me Moureau regrette que l'accusé s'est défendu comme un homme politique en usant de tous les outils, médiatiques ou autres, dont dispose un homme politique. L'avocat est aussi dérangé par les manœuvres utilisées par l'accusé afin de prouver son innocence.

Me Philippe Moureau a débuté mardi matin sa plaidoirie sur ces mots: "Nous ne sommes pas venus à Mons pour voir condamner un innocent. Cela serait totalement insupportable pour un avocat et sans intérêt pour les parties civiles. Nous sommes venus chercher la vérité, pas celle des médias, ni celle de Bernard Wesphael, mais LA vérité". L'avocat avoue que s'il avait le moindre doute sur l'innocence de Bernard Wesphael, il laisserait l'avocat général avec son réquisitoire et il irait se rasseoir.

"Monsieur Wesphael est un homme politique qui se défend comme un homme politique. Il ne dit pas la vérité mais il communique sa vérité. Il a des réseaux. Ce n'est pas moi qui pourrais appeler en pleine nuit la présidente du Sénat, des professionnels qui soignent son image dans les médias, des réseaux fraternels, mais je ne m'attarderai pas là-dessus", poursuit l'avocat.

Me Moureau ajoute qu'un homme politique doit avoir le contrôle de lui-même, "ce que nous avons pu voir durant ces audiences", et être capable d'éclipser certaines choses. "C'est Charles Pasqua qui disait que lorsque vous êtes emmerdé dans une affaire judiciaire, il faut inventer une affaire dans l'affaire, et puis une autre affaire dans cette affaire. C'est ce que Bernard Wesphael a fait. Je regrette que durant ces trois semaines de débats, on n'ait pas vu l'homme mais uniquement l'homme politique."

L'avocat est ensuite revenu sur les faits en posant de nombreuses questions au jury: pourquoi a-t-il reconnu la voix d'Oswald? Pourquoi a-t-il appelé sa 'voice mail'? Selon l'avocat, l'accusé n'a fait que mentir.

Me Moureau est revenu sur l'acte de défense déposé par Me Mayence en début de procès, lequel dénonçait la pollution par les médias. "Qui est responsable de cette pollution? Ce ne sont pas mes clients mais M. Wesphael qui a convoqué des journalistes en prison pour leur donner sa version. C'est du jamais vu en 38 ans de carrière", dit-il.

L'avocat partage cependant l'avis de la défense, qui a jugé hâtive l'inculpation pour assassinat, mais il estime que le langage non verbal a été éclipsé par les traductions. Enfin, l'avocat ajoute que le débat sur la présomption d'innocence "bafoué par la presse" devra avoir lieu ailleurs que dans la cour d'assises.

Me Moureau estime que l'argument selon lequel Bernard Wesphael n'est pas un homme violent est "fallacieux". "Comme si, pour une fois dans sa vie, il ne pouvait pas commettre l'irréparable. C'est bien Véronique Pirotton qui a été agressée!"

Au sujet de l'attitude de l'accusé juste après les faits qui ont eu lieu le soir du 31 octobre 2013 dans la chambre 602 de l'hôtel Mondo à Ostende, l'avocat note "que sa première réaction a été de contester sa culpabilité en déclarant que sa femme s'était suicidée". L'avocat soutient que l'influence d'Oswald dans cette affaire était minime.

L'avocat note que l'accusé s'est payé cinq conseillers techniques "qui ont fait un flop monumental" et que la défense ne donne pas un mot dans son acte de défense sur ce qu'il s'est passé entre 21h41 et 22h58 dans la chambre, le 31 octobre 2013. "Jamais, je n'ai vu un accusé oser à ce point accréditer son innocence", dit-il en mettant en exergue des articles parus dans la presse liégeoise.

"Et il a osé écrire au fils de la victime et il ose utiliser ce mineur pour accréditer son innocence. Il faut oser! Et il a osé créer un groupe de soutien sur Facebook", s'insurge l'avocat. "Mais ce qui me dérange le plus, c'est qu'il ait fêté sa libération avec ses amis et qu'une photo s'est retrouvée sur Facebook et dans le journal La Meuse le lendemain."

Enfin, l'avocat regrette que l'accusé ait écrit un livre intitulé "Assassin" dont la sortie est prévue en fin de procès. "Sa seule raison est de dire qu'il est hors de question que Bernard Wesphael avoue comme il est hors de question qu'il perde Véronique"


 

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