C'est un père déterminé qui a témoigné aux assises de Liège mardi après-midi. Luc Granville, le père des victimes, a contesté avoir délaissé ses enfants et a affirmé avoir été mis à l'écart par Rita Henkinet qui était trop protectrice et trop investie auprès de ses enfants.
Luc Granville s'est présenté à la cour d'assises de Liège où se tient le procès de Rita Henkinet pour convaincre les jurés qu'il n'est pas l'homme insensible qui a été décrit. Pour ce faire, il a présenté une peinture réalisée par son fils biologique, l'année avant son décès. "Ce n'était pas quelqu'un de lourdement handicapé, comme la famille Henkinet a dit. Certes handicapé, mais modéré", a déclaré Luc Granville, père d'Audrey et Arnaud, au micro de notre journaliste Julien Modave.
L'homme reconnaît par ailleurs qu'il était plus géniteur que papa. "Mais c'est aussi parce que son épouse lui laissait peu de place", a-t-il ajouté. A la fin de l'année 1988, Rita Henkinet a décidé de divorcer. "Je n'ai jamais compris pourquoi elle a décidé de divorcer. C'est elle qui a pris la décision et me l'a imposée. Elle m'a obligé à vendre la maison et s'est occupée du reste, notamment du sort des enfants", a indiqué le papa des victimes.
"Il faut qu'elle paie"
Rita Henkinet a obtenu la garde de ses enfants. Elle n'autorisait plus le père à voir ses enfants qu'en sa présence. Depuis la séparation, Rita Henkinet et Luc Granville n'entretenaient plus que de mauvais contacts. L'homme affichait sa rancœur d'avoir été quitté.
Même après les faits de 2013, il pensait encore que Rita Henkinet était une maman attentive et aimante. Mais depuis, les éléments ont changé. "C'est toujours ce que j'ai pensé. Mais au bout du compte, était-elle une bonne mère ?", s'est interrogé Luc Granville. "Une bonne mère c'est quoi ? C'est une mère qui est contente de voir ses enfants évoluer. Et dans ce cas-ci, elle aurait pu être contente que les centres se battaient pour les faire évoluer".
A l'audience, Luc Granville a indiqué que Rita Henkinet ne méritait pas d'être traitée comme une criminelle, mais "il faut qu'elle paie". "Son geste n'est pas un geste d'amour. En les tuant, elle a éteint ses propres souffrances, mais pas celles de ses enfants, car eux ne souffraient pas", a-t-il précisé.
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