La cour d'assises du Hainaut a prononcé ce jeudi l'acquittement de Bernard Wesphael qui était accusé du meurtre de Véronique Pirotton. Le jury, réuni avec la cour en collège, a estimé qu'un doute raisonnable existait et qu'il devait bénéficier à l'accusé, malgré la présence d'éléments troublants.
Bernard Wesphael est acquitté. Le jury d’assises a tranché, il n’a pas tué son épouse Véronique Pirotton.
"A la question principale de culpabilité: Non"
En pleurs, il a écouté le verdict.
Après l'annonce du verdict, le président de la cour d'assises Philippe Morandini a dû demander le silence dans la salle.
Selon la cour, il n'y a pas assez d'éléments qui peuvent prouver sa culpabilité. "La cour, après avoir entendu les principales raisons de la décision fournie par le jury sont les suivantes: malgré l'existence d'éléments troublants, à savoir: la position du corps de la victime, l'existence et l'emplacement du sachet plastique, la présence de nombreux hématomes et lésions relevés lors de l'autopsie, les bruits entendus par les voisins de chambre, l'attitude de l'accusé suite au décès de son épouse, l'enquête et les éléments développés au cours du débat ne permettent pas d'établir la culpabilité de l'accusé", a expliqué Philippe Morandini.
Thèse de l'étouffement invalidée
"Les motifs sont les suivants, a expliqué Philippe Morandini: absence de vérification aboutie quant à certains de ces indices, caractère incomplet des scénarios présentés par l'accusation au regard des éléments factuels de l'enquête répressive, tant les traces de fibres que les traces biologiques de la victime retrouvés aux divers endroits ne permettent pas de valider la thèse de l'étouffement."
Tant les possibles effets des médications absorbées par la victime que les manipulations de réanimation qui furent administrées peuvent expliquer les différentes traces relevées au cours de l'autopsie, pour le jury.
Experts et médecins unanimes
Enfin, tous les experts, médecins, conseillers techniques, entendus, sont unanimes: quant au fait que l'intoxication alcoolo-médicamenteuse ne peut pas être exclue comme cause de la mort de Madame Pirotton.
"Compte-tenu de ces éléments, il existe dès lors un doute raisonnable qui doit profiter à l'accusé", a conclu Philippe Morandini.
Sur le banc des parties civiles, Nadine Pirotton n'a pas pu retenir ses larmes alors que l'accusé a chaleureusement embrassé ses avocats.
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