Le jury de la cour d’assises du Hainaut est entré en délibération. Il va devoir décider si oui ou non, Bernard Wesphael a tué Véronique Pirotton. Mais concrètement, comment va se passer cette délibération du jury ? En général, comment les jurés d’une cour d’assises appréhendent-ils ce moment délicat du procès?
Il y a une quinzaine d’années, Jean était juré lors d'un procès pour un triple meurtre. Le coupable était en aveu et ce sont les circonstances atténuantes qui ont surtout alimenté la délibération.
"Il y a toujours une ou deux personnes qui essayent de diriger un peu les débats mais pour finir, on est tombé sur un accord. Cela s’est très bien terminé et personne n’est sorti fâché. J’ai la conscience tranquille", Jean Delecour, membre du jury d’assises en 2001.
Aujourd’hui, pour le procès de Bernard Wesphael, les choses ont changé. Trois magistrats accompagnent les douze jurés qui devront répondre par vote à une série de question. Une majorité des 2/3 est requise, soit minimum 8 voix contre 4.
Toutefois, il y a quelques cas particuliers notamment, si une égalité 6-6 intervient.
"A partir du moment où il y a la moitié du jury dans un sens et l’autre moitié qui va dans l’autre sens, on considère qu’il y a doute et cela va profiter à l’accusé", François Demoulin, substitut du procureur du roi de Mons.
En cas de 7 voix contre 5, ce sont les trois magistrats qui feront pencher la balance d’un côté ou de l’autre. Le travail du jury est toujours lourd de conséquence. Il peut prendre du temps.
"Ils prendront le temps qu’il faut pour cette délibération. Si elle doit aller jusqu’à passer la nuit, on prendra la peine de réserver un hôtel et ils seront coupés du monde. Interdiction de communiquer avec l’extérieur", ajoute François Demoulin.
La médiatisation d’un procès peut-elle influencer le travail du jury? "Tous les jours, il y avait un reportage sur les chaînes de télévision et à force de se fréquenter tous les jours, on se concentre plus sur ce qu’on entend en audience", se rappelle Jean Delecour.
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