Le roi Albert II va se pourvoir en cassation dans le cadre de l'affaire qui l'oppose à Delphine Boël. Me Marc Uyttendaele, l'un des avocats de Delphine Boël livre son opinion quant à cette bataille juridique. Il répond aux questions de nos journalistes Frédéric Delfosse et Xavier Gérard pour RTL INFO.
Le roi Albert II va se pourvoir en cassation contre les deux arrêts de la cour d'appel de Bruxelles rendus dans le cadre de l'affaire qui l'oppose à Delphine Boël, a annoncé son avocat Alain Berenboom vendredi. "Ce pourvoi critique l'essentiel des dispositions de ces deux arrêts de la cour d'appel de Bruxelles y compris, par certains moyens spécifiques, la mesure d'expertise génétique qui a été ordonnée", précise-t-il.
De son côté, Me Marc Uyttendaele, l'un des avocats de Delphine Boël ne se dit pas surpris. "Je le craignais car depuis le premier jour, le roi Albert II joue la montre et c’est bien ce que la Cour d’appel voulait empêcher, assure-t-il au micro de nos journalistes Frédéric Delfosse et Xavier Gérard. C’est éviter que ce débat ne persiste durant des années et implique des tiers, en l’occurrence les successeurs. Le risque de la décision prise aujourd’hui est en effet que l'on se retrouve dans une situation qui n’est confortable ni agréable pour personne. C’est à dire que cette affaire dure encore durant plusieurs années".
En juin, la cour d'appel de Bruxelles avait estimé que le test ADN effectué hors procédure judiciaire par Jacques Boël suffisait amplement et qu'il n'était donc pas nécessaire de faire procéder à un nouveau test le concernant. Quant au roi Albert II, la cour avait estimé, pour des raisons techniques et juridiques, qu'il était trop tôt pour décider de le soumettre ou non à un tel test génétique. Le 25 octobre, un nouvel arrêt de la cour d'appel établissait que Jacques Boël n'était pas le père légal de Delphine Boël et ordonnait à Albert II de se soumettre à un test ADN. Le père de Philippe s'est adressé à une avocate à la Cour de Cassation, Me Simone Nudelholc, afin de décider d'un éventuel pourvoi.
Une procédure en contestation de paternité introduite en 2013
"Une mesure conservatoire doit être exécutée immédiatement quels que soient les aléas ultérieurs de la procédure. Soit elle servira plus tard si nous obtenons gain de cause, soit elle ne servira à rien si la Cour de cassation devait donner raison à Albert II de manière définitive", insiste Me Marc Uyttendaele. Avant d'ajouter: "Ou bien il (le roi Albert II nldr) s’y soumet et il y aura un résultat scientifique qu’il faudra confronter aux résultats scientifiques du test ADN faits sur Delphine Boël, ou bien il s’y refuse. Mais s’il s’y refuse, il admet implicitement qu’il est bien le père de Delphine".
C'est en 2013 que Delphine Boël avait introduit une procédure en contestation de paternité de Jacques Boël, son père légal, en vue d'introduire ensuite une procédure en reconnaissance de paternité du roi Albert II. Jacques Boël n'avait pas contesté l'action en désaveu de paternité introduite par sa fille à son encontre.
Il s'était livré à un test ADN qui avait révélé qu'il n'était effectivement pas son père biologique. Delphine Boël a toujours dit être la fille du roi Albert II avec qui sa mère, Sybille de Selys Longchamps, a eu une liaison entre 1966 et 1984. C'est en 1999 que Delphine Boël a été présentée comme la fille illégitime d'Albert II par certains médias. Albert II a reconnu ensuite que son épouse, la reine Paola, et lui avaient traversé une crise conjugale dans les années '70. Mais il n'a jamais admis être le père biologique de Delphine Boël.
Une situation difficile à vivre pour Delphine Boël, selon les dires de son avocat. "Ma cliente vit cela assez mal et c’est normal. Tout ce parcours est une souffrance et nul ne connaît le délai dans laquelle la Cour de cassation va se prononcer", indique Marc Uyttendaele.
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