Le gouvernement reprendra samedi ses travaux sur la réforme des pensions. Interpellée à la Chambre, la ministre Karine Lalieux n'a pas nié que les discussions étaient difficiles mais à ses yeux, il ne peut en être autrement quand sept partis tentent de trouver un accord sur un tel sujet.
Les ministres fédéraux se sont quittés mardi soir sans accord après une réunion marquée par de vives tensions, particulièrement entre le Premier ministre Alexander De Croo et le PS.
"Moi, j’ai été ministre des pensions. Les pensions, c’est un dossier très difficile. Pourquoi ? Parce que l’on parle ici de millions de personnes, des pensionnés actuels et des pensionnés pour l’avenir. Avec une coalition composée de sept partis de divergences différentes, c’est difficile de trouver une solution mais on continue de travailler", commente ce vendredi matin le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne, invité de Fabrice Grosfilley sur Bel RTL.
Le journaliste souligne le "sacré écart" entre la vision de la socialiste francophone et la vision des libéraux, notamment sur la durée minimale de travail effectif avant d’avoir droit à la pension. Karine Lalieux évoque plutôt 10 ans de travail effectif et les libéraux disent plutôt 20 ans, soit le double.
Ce qu’il faut, c’est mieux récompenser le travail mais cela doit se faire d’une manière équitable
"On a augmenté la pension minimale jusqu’à 1.500 euros. Je pense que c’est une bonne chose. Tout le monde le soutient parce que c’était important aussi pour les indépendants", souligne d'abord le ministre de la Justice. "Aujourd’hui, ce qu’il faut c’est mieux récompenser le travail mais cela doit se faire d’une manière équitable. Si aujourd’hui on est confronté au fait que quelqu’un qui a passé toute sa vie en travaillant à la caisse du Carrefour, que cette personne-là reçoive une pension aussi élevée que quelqu’un qui est au chômage toute sa vie, alors même un socialiste ne peut pas l’expliquer. Et c’est cela que l’on veut, c’est-à-dire avoir un nombre effectif de travail presté pour obtenir une pension minimale et ça c’est la discussion", ajoute Vincent Van Quickenborne.
Fabrice Grosfiley l'interpelle alors sur le travail des femmes: "Il y a malgré tout beaucoup de femmes qui n’ont pas 20 ans de carrière complète parce qu’elles sont souvent à temps partiel ou qu’elles ont dû s’arrêter pour élever des enfants ou parce qu’elles n’ont pas eu de travail tout le temps…"
Le ministre de la Justice répète alors que les pensions, c'est un "dossier complexe". "Il y a ce que l’on appelle un critère strict et un critère souple, notamment pour les gens qui n’ont pas travaillé à plein temps. Pour les deux dossiers, on peut trouver une solution mais il faut toujours quand même un nombre minimal effectif d’années prestées", conclut le libéral flamand.
L'un des enjeux des discussions est la soutenabilité financière du régime des pensions en Belgique. L'objectif est toujours de trouver un accord pour le 21 juillet, date du début des vacances parlementaires.
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