Au tiers de la législature régionale, le MR wallon a dénoncé mardi le "temps perdu" selon lui par le gouvernement wallon PS-cdH pour aboutir sur certains dossiers régionalisés par la 6e réforme de l'Etat, comme les aides à l'emploi, les allocations familiales ou la réforme de la fiscalité. Il y voit l'effet de la dispersion des compétences du ministre-président Paul Magnette (PS), sorte de "Rémy Bricka wallon".
"Quel temps perdu", s'étrangle Pierre-Yves Jeholet, chef de groupe MR au parlement wallon, à l'occasion d'une conférence de presse de rentrée politique à Namur. Il s'étonne des délais de la réforme des aides à l'emploi, alors que le coeur du débat se résume à ses yeux à placer le curseur entre baisse des charges patronales et mécanismes d'activation des allocations.
"Quid des allocations familiales?" enchaîne-t-il à propos de cette autre matière défédéralisée, dont la Wallonie doit s'emparer avant 2020. Un sujet d'une telle ampleur mérite un débat parlementaire dès maintenant, estime-t-il.
L'opposition "a l'impression d'être enfermée"
Pierre-Yves Jeholet s'interroge aussi sur l'absence de réforme de la fiscalité régionale. Il juge que les projets annoncés pour 2016 la semaine dernière par le ministre-président wallon Paul Magnette ne forment pas une "ligne claire". Pas étonnant à ses yeux, vu les multiples casquettes de ce dernier, à la fois bourgmestre, ministre-président, "écrivain-poète" et idéologue de la gauche. "C'est le Rémy Bricka wallon", s'amuse Pierre-Yves Jeholet en faisant référence à l'homme-orchestre.
Vu l'absence de textes à débattre au parlement, l'opposition "a l'impression d'être enfermée". "Le gouvernement ne mesure pas l'importance que les Régions aient leur destin en main", estime ce régionaliste convaincu.
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