Quelque 200 militants de DéFI (anciennement les FDF) ont pris part dimanche au premier d'une série de cinq congrès doctrinaux destinés à revisiter les objectifs politiques de la formation amarante rebaptisée le 13 novembre dernier.
Sur la table du débat, une centaine de propositions relatives aux fonctions régaliennes de la "justice et des libertés", de la "sécurité publique et de la fonction de police", mais aussi au droit d'asile et à la politique d'immigration", ainsi que des "relations extérieures et de l'Union européenne".
Confronter les propositions des militants et des acteurs de la société civile
Pour alimenter la réflexion qui ne sera pas close dimanche, les débats de la matinée qui se sont prolongés quelque peu sur le temps de midi, ont permis de confronter 100 propositions relatives à ces matières, non seulement aux militants mais aussi à une série d'acteurs de la société civile qui ont pu s'exprimer sans retenue et sans tabou sur les différentes propositions touchant à leurs domaines d'expertise respectifs.
Ont ainsi été entendus: le président du tribunal de première instance de Bruxelles, Luc Hennart, le conseiller juridique à la Ligue belge des droits de l'Homme, Manuel Lambert, Vincent Gilles, président du syndicat SLFP police, et des avocats.
Investir dans la Justice et la police
Au rang un des propositions, on relèvera le souhait d'aligner le budget Justice (0,7%) sur la moyenne européenne (2,2%). En parallèle, il faut recruter plus de magistrats et des greffiers pour résorber l'arriéré judiciaire, améliorer le statut des victimes et leur indemnisation, doter la justice d'outils d'analyse de son efficacité, généraliser les peines alternatives et limiter l'emprisonnement aux auteurs d'infractions majeures: crimes de sang, atteintes à l'intégrité physique, récidives, etc.
Pour DéFI, les moyens réduits destinés aux polices locales doivent être revus à la hausse, en particulier pour généraliser la présence de l'agent de quartier et assurer la sécurité des sommets européens ainsi que de Bruxelles comme capitale nationale et internationale.
Lutte contre le terrorisme
Sur la lutte contre le terrorisme, Olivier Maingain, s'est dit favorable à un inventaire par l'Union européenne des capacités des Etats-membres à faire face aux dangers liés au terrorisme international afin de les renforcer. Il s'inquiète de celles de la Belgique, pays hôte des institutions de l'Union européenne, dont le gouvernement a réduit les moyens consacrés aux effectifs de la police fédérale pour la sécurité dans la capitale.
Le parti s'oppose cependant à certaines mesures sécuritaires prises par le gouvernement. "Soucieux du respect des libertés fondamentales et de la démocratie, DéFI ne soutiendra pas une révision de la Constitution qui prolongerait le délai de garde à vue au-delà de 24 heures sans décision d'un juge d'instruction", a notamment déclaré le président de DéFI. Pour lui, c'est avant tout la capacité opérationnelle des services de police et de la justice qui mettra à néant les visées terroristes.
Olivier Maingain dénonce la diminution du budget de la Sûreté de l'Etat, à qui il manquerait 120 agents. Selon DéFI, le budget a diminué de 15% en deux ans. En novembre, le ministre de la Justice, Koen Geens, affirmait de son côté que les moyens ne seraient pas réduits. "L'information concernant une réduction du budget de la Sûreté de l'Etat est fausse. Au contraire, on a bien investi dans la Sûreté ces dernières années", a dit M. Geens. Selon le ministre, l'augmentation de 20% des budgets du service s'est traduite par une hausse de 7,5 millions pour le personnel, et plus de 1,1 million d'euros en investissements.
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