Olivier Chastel, président du MR, et Benoît Lutgen, président du cdH, ont présenté l'accord trouvé entre les deux partis pour former un nouveau gouvernement wallon. L'accord a été intitulé "La Wallonie plus forte". Ce gouvernement régional va remplacer la coalition qui dirigeait jusqu'à présent, composée du PS et du cdH.
Les deux présidents de parti, Olivier Chastel et Benoit Lutgen, l'ont annoncé simultanément ce mardi peu avant 14h sur Twitter, par le simple mot "accord". Celui-ci a été présenté dès 16h au Parlement de Wallonie.
Voici en bref les mesures phares du nouveau gouvernement MR-cdH en matière de gouvernance:
- Suppression des provinces: "Le territoire provincial existera toujours, mais les compétences seront transférées. Les services à la population et le personnel seront maintenus, mais la structure sera considérablement amoindrie. Les transferts de compétences se feront vers la région ou vers les communes", a expliqué Benoît Lutgen.
- Fusion et suppression d'organismes publics: "Une vingtaine d'organes publics seront supprimés et il y aura 200 administrateurs en moins, ce n'est pas rien", a confié le président du cdH.
- Diminution des coûts liés au pouvoir régional wallon: "Le coût des cabinets ministériels sera diminué de 10%. Il y aura également une diminution des frais de fonctionnement du Parlement de Wallonie, à concurrence de 2 millions d'euros par législature", a précisé le bourgmestre de Bastogne.
- Pour les élections législatives wallonnes, la création d'une circonscription régionale: "10 parlementaires pourront être élus sur l'ensemble de la Wallonie. Chaque région et sous-région pourra avoir un ou des parlementaires qui les représentent, mais en même temps, il y aura 10 parlementaires élus sur l'ensemble de la circonscription wallonne", a expliqué Benoît Lutgen.
- Pour les élections législatives wallonnes, la suppression de l'effet dévolutif de la case de tête: "Le choix de l'électeur sera mieux respecté. Cela permettra d'éviter des situations que nous avons connues, où une personne septième sur la liste d'un parti et qui faisait 10.000 voix, puis une personne deuxième sur la liste, mais qui faisait 3.000 voix, et c'était la deuxième qui se faisait élire. Les gens n'y comprenaient rien. On renforce donc le poids de l'électeur", a détaillé Benoît Lutgen. Pour comprendre, voici un petit rappel sur la dévolution des sièges.
- "Un bourgmestre ou échevin empêché redevient simple conseiller communal", a annoncé Olivier Chastel.
- "Les mandats directement dérivés de charges exécutives locales ne feront plus l'objet de rémunérations complémentaires", a expliqué le président du MR. Cela ne concernerait donc que les échevins ou bourgmestres, pas les conseillers communaux, qui eux ne font pas partie de l'exécutif local (le collège communal).
- Suppression du sponsoring: "Le sponsoring au départ d'organismes wallons, et qui était souvent fait à destination de connaissances, est supprimé. Nous mettrons fin tout de suite à cette pratique", a déclaré Olivier Chastel.
- La définition de structure publique est élargie: "La définition de structure publique sera considérablement élargie, et concernera aussi les filiales, sous-filiales, etc. Pour peu que le mandat tienne pour origine une structure publique, tous les mandats et structures seront considérés comme faisant partie de la structure publique, et les règles de gouvernance s'appliqueront", a détaillé le libéral.
Les deux alliés ont annoncé qu'ils appliqueraient les 62 mesures pour la gouvernance qu'ils ont délimitées. Certaines sont le fruit des négociations avec le parti Ecolo, d'après les déclarations d'Olivier Chastel.
Et la suite?
Maintenant que l'accord est (sur le point d'être) présenté, reste à savoir qui composera l'équipe gouvernementale. Les ministres devraient être présentés ce mercredi. Ils seraient sept, soit un de moins que pour la coalition PS-cdH qui était en place jusqu'à présent. Parmi les sept, quatre seraient MR et trois cdH.
D'après des informations de La Libre, Benoît Lutgen aurait décidé de ne pas entrer au gouvernement. Dans le camp cdH, Alda Greoli, déjà vice-présidente du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, devrait en plus passer au gouvernement wallon. Mais vu que le cdH garde toujours trois ministres, elle remplacera l'un des ministres actuels, et cela pourrait être Maxime Prévot, également bourgmestre de Namur.
Côté MR, les noms de Jean-Luc Crucke, Pierre-Yves Jeholet, et même Willy Borsus (pourtant déjà ministre fédéral), sont évoqués. Une surprise pourrait être faite avec la nomination de George-Louis Bouchez, le très turbulent conseiller communal montois. En revanche, peu de noms féminins d'envergures ont été évoqués jusqu'à présent.
Ensuite, en cette deuxième partie de semaine, c'est au parlement que ça va chauffer. Les parlementaires cdH et MR devront lancer la motion de méfiance et proposer leur nouvelle coalition. Le Parlement wallon débattra ensuite de la Déclaration de politique régionale, puis votera la confiance au nouveau gouvernement.
La dernière fois que centristes et libéraux s'étaient retrouvés ensemble au pouvoir en Wallonie, c'était entre 1985 et 1988, soit une éternité en politique.
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