Les principaux ministres du gouvernement fédéral ont repris ce lundi à 17h leurs travaux de contrôle du budget 2016. A l'issue de cette réunion, le montant de l'effort, resté flou toute la journée, se confirmait entre 1,3 et 1,4 milliards d'euros.
Un montant se situant entre 1,3 milliard et 1,4 milliard d'euros à trouver pour réaliser le contrôle du budget 2016 se confirmait lundi soir à l'issue d'une réunion du comité ministériel restreint, indiquait-on de sources concordantes. Les principaux ministres du gouvernement fédéral ont pris comme point de départ les chiffres retenus par le comité de monitoring, soit 2,2 milliards d'euros auxquels se sont ajoutés environ 200 millions de corrections positives et négatives portant sur les dépenses de sécurité sociale et les recettes fiscales.
Des mesures déjà décidées mais pas encore ou partiellement exécutées
Les ministres ont ensuite tenu compte des provisions que l'Europe ne devrait pas retenir dans le calcul du déficit structurel, soit environ 50 millions supplémentaires en matière d'asile et quelque 450 millions en matière de sécurité. A ces montants, s'ajoute l'exécution "parfaite" de mesures déjà décidées, c'est-à-dire prises mais pas encore ou partiellement exécutées, notamment la taxe diamant dont l'exécution attend un feu vert européen mais pour laquelle un plan B se prépare, la taxe bancaire ou la taxation des sicafi immobilières.
Des discussion et des réunions mardi et mercredi
Au total, un peu plus d'un milliard peut ainsi être retranché. Le gouvernement se trouve dès lors confronté à un montant tournant autour de 1,3 et 1,4 milliard d'euros, soit un contrôle budgétaire dont l'ampleur est comparable à d'autres exercices antérieurs, soulignait-on. Les discussions se poursuivront mardi sous forme de groupes de travail et de réunions bilatérales. Le programme de mercredi est encore incertain. Une réunion pourrait se tenir en fin de journée pour valider les chiffres. Les journées de jeudi et vendredi seront prises par le conseil européen. Le travail reprendra ensuite et les ministres entreront dans les discussions politiques sur les mesures à prendre pour combler les trous. Aucun délai n'a été fixé pour l'aboutissement des travaux. L'ambiance était sereine, précisait-on, et contrastait avec les déclarations médiatiques des derniers jours.
Un montant flou
Dimanche soir, les ministres s'étaient quittés sur des estimations plus optimistes que celles qui étaient avancées la semaine passée. Le comité de monitoring avait évalué le montant à trouver à 2,2 milliards d'euros. Après six heures de négociation, des corrections positives -il est notamment question de versements anticipés des entreprises- ont permis de réduire la somme à 1,5 milliard d'euros, voire à un milliard pour les plus optimistes.
"Nous avons identifié un certain nombre de dépenses, notamment liées à l’accueil des réfugiés ou à la lutte contre le terrorisme, qui pourraient être externalisées de l’enveloppe, selon les règles européennes. D’autre part, nous avons trouvé une série de recettes qui vont se décliner tout au long de l’année", expliquait ce lundi matin Willy Borsus, ministre MR des classes moyennes et des indépendants, sur les ondes de Bel RTL.
"C’est le football panique. Nous n’avons aucun chiffre précis"
Du côté de l’opposition, le PS, le cdH et Ecolo affirmaient de concert ne pas comprendre ces chiffres. "Cela ne m’étonne qu’à moitié puisqu’il y a eu un embellissement dans le budget initial. Ils ont fait de l’emblessiment budgétaire", estimait Benoît Lutgen, président du cdH."C’est le football panique. Nous n’avons aucun chiffre précis. C’est une incompétence jamais vue. Personne, aucun journaliste, n’est en mesure de savoir de quoi on parle, où on va",soulignait Elio Di Rupo, président du PS. "Finalement, s’il y a un lieu commun et quelque chose qui rassemble ce gouvernement, c’est bien les difficultés avec les chiffres", estimait pour sa part Zakia Khattabi, co-présidente d’Ecolo.
"2,2 milliards d’euros"
Alors que le gouvernement fédéral s'était retrouvé ce lundi en fin d'après-midi au château de Val-Duchesse à Bruxelles pour poursuivre son travail sur le contrôle budgétaire, la précision sur le montant a été révelée. "Elle nous vient de la bouche de deux vice-Premiers ministres rencontrés à l’entrée de cette nouvelle réunion. Il s'agit de Didier Reynders, MR, et Kris Peeters, CD&V. Ils affirment que le gouvernement doit encore trouver 2,2 milliards d’euros. Pourtant, tout au long de la journée c’était un peu compliqué côté chiffres", a commenté lundi en direct notre journaliste Loïc Parmentier dans le RTLinfo 19h.
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