Le vice-Premier MR Didier Reynders était l’invité du RTLINFO 13H. Il est venu défendre le budget et le tax shift concocté par le gouvernement. Oui, l’électricité, le diesel, le tabac, l’alcool et les sodas sucrés vont augmenter, mais selon lui, les 100€ de plus dans le portefeuille des bas et moyens salaires à la fin du mois compenseront largement ces hausses.
Avant de passer aux mesures qui font mal au portefeuille, Didier Reynders a rappelé le but du gouvernement, qui n’a plus été atteint depuis longtemps sous les précédentes législatures : le retour à l’équilibre budgétaire ; arrêter de creuser la dette belge. "On a d’abord tenu à assainir le budget. On sera à l’équilibre en 2018. C’est important, c’est un signal de confiance si on veut garder des taux d’intérêt très bas" sur les marchés financiers pour des prêts nécessaires à tout pays dans le système économique mondial d’aujourd’hui.
La TVA à 6% "coûte beaucoup plus cher que prévu" à l’Etat
Par contre, les hausses de prix de certains biens de consommation courante annoncés font peur aux Belges. Premièrement : l’électricité. Oui, "c’est le cas", la TVA de 6% à 21% va peser sur nos portefeuilles, a-t-il reconnu. Test-Achats cite un chiffre de 110€ de plus par an par ménage en moyenne. Mais "on revient au taux qui était en place il y a deux ans. On avait mis en place, avec le gouvernement précédent, ce taux de TVA réduit pour une période de 2 ans avec une évaluation. On a fait cette évaluation : ça coûte beaucoup plus cher que prévu."
L’essence et le diesel bientôt au même prix
Quant à l’augmentation des accises sur le diesel, elle s’accompagne d’une diminution (certes moindre) de celles sur l’essence. Pourtant, de nombreux Belges roulent au diesel car l’Etat a longtemps favorisé celui-ci. Didier Reynders s’est défendu de vouloir piéger ces conducteurs. "On dit aux Belges : on va évoluer progressivement. Il ne s’agit évidemment pas de basculer du jour au lendemain. On va progressivement amener le diesel au niveau de l’essence mais en diminuant le prix de l’essence. Donc on ira un peu dans les deux sens. Pourquoi ? Parce qu’on constate aujourd’hui qu’il n’y a pas de raison d’avoir cet avantage spécifique sur le diesel. Il y a même un certain nombre d’études en matière de santé qui en parlent aussi."
Le nouveau pouvoir d’achat des Belges permettra de payer toutes les augmentations et d’avoir encore de l’argent frais de côté
"On va beaucoup parler dans les jours qui viennent des quelques hausses. L’électricité, le diesel, un certain nombre de produits parce qu’on a envie de mener une politique de santé. (Tabac, alcool, boissons sucrées)", a-t-il anticipé. Mais "quand nous diminuons l’impôt sur le travail. 100 euros par mois pour les gens qui ont un salaire bas ou moyen, c’est évidemment beaucoup plus que toutes ces mesures d’augmentation. Pourquoi ? Parce que la baisse de la charge fiscale est financée en partie par des économies, pas exclusivement par des taxes nouvelles", a expliqué M. Reynders. "La pression fiscale va diminuer tant sur les entreprises que sur les particuliers. Le pouvoir d’achat va augmenter", a-t-il assuré. "7,2 milliards de réduction de charges pour les entreprises comme pour les particuliers, c’est vraiment l’idée de donner confiance à ceux qui veulent créer de l’emploi, engager, avec un coût plus bas du travail. Et puis donner aussi confiance à ceux qui travaillent, qui doivent être mieux rémunérés."
Un message envoyé aux Régions…
"Les diminutions d’impôts que nous organisons vont plus loin que toutes les augmentations prévues, en tout cas dans le gouvernement fédéral. Je ne sais pas ce que font les Régions ou les communes, mais j’espère qu’elles iront dans le même sens", a encore déclaré le vice-Premier.
Ne pas oublier la nouvelle taxe sur les plus-values boursières
"La baisse d’impôts sur le travail est financée par des économies dans le budget (de l’Etat), par la baisse des charges d’intérêts, mais aussi par les réformes que nous menons comme celle des retraites, et c’est vrai en partie par un certain nombre d’augmentations de taxes sur la consommation. Mais aussi de taxes sur le capital ! La spéculation va être taxée. Ce n’était pas le cas", a encore rappelé Didier Reynders.
Attendre 2016 avant de râler: les salaires vont augmenter
Il a conclu par une promesse : "Moi je donne rendez-vous aux téléspectateurs quand ils vont voir leur rémunération au début de l’année prochaine. Dès le 1er janvier 2016, on va déjà voir les premiers effets et l’objectif, c’est qu’en 2016 on ait cette réduction. C’est 100 euros par mois. Ça signifie un changement clair pour des bas et moyens revenus en termes de pouvoir d’achat."
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