Marie Arena, députée européenne socialiste, était l’invitée de Martin Buxant ce matin sur Bel RTL. Elle a notamment donné son avis concernant la présence de femmes dans les gouvernements.
MARTIN BUXANT: Doit-on imposer des quotas de femmes dans les gouvernements comme on le fait, par exemple, dans certains conseils d’administration ?
MARIE ARENA: "Je trouve que tant que l’on n’a pas acquis l’égalité, c’est-à-dire les 50/50, on doit travailler sur des mesures positives, tels que les quotas. On est en train, par exemple, de vouloir au niveau européen une réglementation qui impose les femmes dans les conseils d’administration des entreprises. Pourquoi ? Parce qu’on voit que les pays qui ont cette réglementation voient apparaitre plus de femmes dans des secteurs qui sont beaucoup plus masculins. Et ça ne pose pas de difficultés…"
Ça n’a rien de dévalorisant pour les femmes ?
"D’une part, ce n’est pas dévalorisant pour les femmes et d’autre part, ça rapporte aux industries, aux entreprises qui le font, donc tout le monde est gagnant en le faisant."
En 2008, quand vous avez démissionné, est-ce que vous estimez qu’on a été plus dur avec vous à l’époque parce que vous êtes une femme ?
"Je ne sais pas si on a été plus dur avec moi, je pense qu’on est certainement moins protégé par le système quand on est une femme que quand on est un homme."
Au niveau européen, populisme, recul du droit de la femme en Europe et ailleurs. Un eurodéputé polonais se lance dans des diatribes anti-femmes. Est-ce inquiétant ou est-ce juste ponctuel ?
"Concernant cet eurodéputé, c’est un épiphénomène dans la mesure où il est seul. En Pologne, quand il est arrivé, il a fait le signe nazi en rentrant dans l’assemblée. C’est un épiphénomène. Par contre, quand on regarde les mouvements de droite conservatrice et d’extrême droite, leur cible, c’est la tradition, c’est de ramener la société dans une société très traditionnelle. Dans une société traditionnelle, les femmes ont beaucoup moins de droits. Par exemple, la question du droit à l’avortement est extrêmement combattue par ces organisations, comme le fait que la femme ait droit à l’émancipation économique. Pour eux, la femme est le pilier social, elle droit être à la maison."
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