Ce matin dans sa chronique 90 secondes pour comprendre, Frédéric Moray s'est penché sur la convention collective du travail.
La CCT concerne tous les travailleurs engagés dans une société. C’est la convention qui va régler toutes les questions liées aux salaires, aux horaires, aux primes, mais aussi aux formations, à la pénibilité du travail, etc… Elle est obtenue par la négociation entre la direction et les syndicats.
Elle ne se négocie pas uniquement au sein des entreprises, il y a trois niveaux. Il y a des conventions collectives au sein de chaque entreprise même, pour régler des problèmes propres à chaque société.
Des CCT se négocient également secteur d’activités par secteur d’activités. Par exemple, pour le secteur pharmaceutique, il existe des réunions de représentants des directions et de syndicats de firmes pharmaceutiques. Ensemble, ils prennent des décisions qui vont concerner toutes les entreprises de ce secteur spécifique.
Et puis le dernier niveau, c’est le sommet de l’Etat. Le fameux groupe des 10 où se retrouvent les représentants patronaux et syndicaux au sein du Conseil national du travail. C'est là que sont négociées et fixées les grandes lignes de l’organisation du travail en Belgique. Ces stratégies sont ensuite soumises au gouvernement. Ce niveau de décision est aujourd’hui remis en cause par le gouvernement Michel et provoque la colère syndicale actuelle.
Le compromis à la Belge
C’est que c’est la Belgique qui a inventé ce système de concertation, d’où le fameux compromis à la Belge. On est alors en octobre 1906, il y a 110 ans. À Verviers, un conflit éclate entre ouvriers et patrons dans l’industrie textile. Les ouvriers refusent de travailler: ils dénoncent la volonté des patrons de supprimer le chômage économique. En réactions, les patrons interdisent l’accès à leurs entreprises à 15 000 travailleurs.
Le blocage est total, c’est là que pour la première fois vont être rassemblés autour d’une même table des représentants patronaux et des représentants des travailleurs. Les syndicats n’existent alors pas encore. C’est la première commission du travail de Verviers qui engendrera la première convention collective du travail, et aboutira, par la suite, à la reconnaissance des syndicats.
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