Dès 2018 entrera en application la fin programmée des régimes spéciaux de pension dont bénéficiaient le personnel roulant de la SNCB et les militaires. D’autre part, tous les Belges pourront se constituer une pension complémentaire même si leur employeur ne le leur offre pas cette possibilité, également dès 2018.
Le personnel roulant de la SNCB, aujourd'hui admissible à la pension à l'âge de 55 ans, verra progressivement ses droits reportés à 63 ans à l'horizon 2030. De la même façon, les conditions de carrière passent de trente années actuellement à 42 ans en 2030. En 2018, la limite sera fixée à 57 ans d'âge et 38 ans de carrière. Les syndicats ne sont pas surpris par le fond de mesures qui étaient dans l'air mais par la célérité de leur mise en oeuvre. Ils s'attendent à une réaction de la base.
Pension à 63 ans au lieu de 56 ans à la Défense : vers une négociation
Même opération pour les militaires. La mise en pension d'office à 56 ans sera supprimée à partir du 1er janvier prochain. Les militaires qui souhaiteront poursuivre leur activité pourront le faire moyennant l'accord de leur employeur. En 2018, l'âge minimum de pension sera porté à 57 ans, puis progressivement à 63 ans en 2030. Les conditions de carrière passeront à 38 ans en 2018 puis progressivement à 42 ans en 2030. Tant pour le personnel roulant de la SNCB que pour les militaires, il sera toujours possible de partir en 2030 avant l'âge de 63 ans en cas de carrière longue ou de reconnaissance de pénibilité.
Le syndicat SLFP indique qu'il "n'acceptera jamais que l'âge de la pension soit rallongé d'un trait de plume". Selon le syndicat libéral, "l'engagement au risque de sa propre vie, la loyauté, l'intégrité... ne sont pas des clichés mais des valeurs-clés et une réalité". Il invite le gouvernement à tenir compte de cette réalité et à se montrer "ouvert à une transition juste pour les militaires qui s'engagent depuis des décennies pour la sécurité et la protection de notre démocratie".
Possibilité de pension complémentaire pour tous les salariés
Le gouvernement a également pris un certain nombre d'autres décisions en matière de pensions :
- Possibilité de rachat des années d'étude dans le régime des travailleurs salariés
- Suppression de la limitation de l'unité de carrière à 45 ans pour le calcul de la pension, actée à partir du 1er janvier 2018
- Calcul de l'assimilation des journées de chômage pour les périodes d'un an sur base du droit minimum, acté à partir du 1er janvier 2018
- Pensions complémentaires généralisées à tous les travailleurs dès 2018
Sur ce dernier point, il faut signaler qu’actuellement, un salarié ne peut se constituer une pension complémentaire du deuxième pilier que dans le cas où son employeur lui offre une telle opportunité. A partir du 1er janvier 2018, tout travailleur pourra, de sa propre initiative, faire entrer une partie de son salaire en ligne de compte pour une telle pension complémentaire. Il déterminera librement le montant de cette retenue, dans certaines limites. Les avantages fiscaux seront les mêmes que ceux applicables aux régimes de pension complémentaire instaurés par les employeurs. Les salariés se trouvant déjà dans ce système pourront, quant à eux, économiser davantage. Cette mesure était un des chevaux de bataille du ministre compétent Daniel Bacquelaine (MR).
Des enveloppes budgétaires ont également été dégagées pour la prise en compte des fonctions pénibles qui sera d'application à partir du 1er janvier 2019 en même temps que la suppression des tantièmes préférentiels dans la fonction publique.
Enfin, le gouvernement continue à revaloriser les petites allocations à travers l'enveloppe Bien-Être.
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