Le gouvernement wallon a présenté dimanche un budget 2017 en déficit de 300 millions d'euros, soit deux fois moins bien que les 150 millions d'euros de déficit qui avaient été prévus dans la trajectoire du retour à l'équilibre en 2018, voyant ainsi s'éloigner cette perspective. Il défend toutefois "un bon déficit" vu sa marge d'investissement préservée.
Le ministre du Budget Christophe Lacroix explique ce résultat essentiellement par des facteurs externes: baisse de la croissance, prise en compte de l'inflation, de pertes de recettes dues à des décisions fédérales (tax shift, infrastructures hospitalières), qui ont porté le déficit à 451 millions d'euros au début des travaux budgétaires.
Le gouvernement PS-cdH y a ajouté 93 millions d'euros de dépenses dites "incontournables" en raison du contexte socio-économique: contrat d'insertion, accès au logement, pôles de compétitivité, compétitivité énergétique des entreprises, soutien à la reconversion de Caterpillar (6 millions d'euros), etc. Le tout porte le déficit à 544 millions.
Où a été trouvé l'argent pour diminuer le déficit?
Les 244 millions d'euros de mesures visant à réduire le déficit à 300 millions portent sur des opérations techniques ou de gestion de la dette, des réductions de frais de fonctionnement, mais aussi des ventes de biens publics (Immowal, bois domaniaux, sites à réaménager, etc.) Le gouvernement récupère aussi 4,5 millions d'euros sur la baisse du nombre des réfugiés à accueillir, et 17,3 millions en neutralisant l'impact des mesures sécurité-radicalisme.
Le déficit résiduel de 300 millions d'euros servira ainsi à couvrir les co-financements européens, les investissements dans les routes, dans la SRWT (transport en commun), les aéroports, le programme Galileo (GPS européen à Transinne) et les Cités des métiers. Le gouvernement s'est aussi accordé sur la révision du plan wallon d'investissement pluriannuel, d'un peu plus d'un milliard d'euros.
Pour Paul Magnette, le gouvernement préserve ainsi sa volonté d'un retour à l'équilibre, même si "ce n'est pas une fin en soi". L'exercice respecte aussi l'engagement du gouvernement de ne pas édicter de taxes nouvelles tout en préservant une capacité d'investissement, a-t-il ajouté. "Sans les effets négatifs des décisions fédérales, nous aurions pu être à 186 millions d'euros de déficit, soit la ligne de la trajectoire de retour à l'équilibre", a fait observer le vice-président cdH Maxime Prévot.
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