Le Premier ministre Charles Michel a justifié vendredi sur Bel RTL l'aggravation de l'effort budgétaire au fédéral par des raisons d'ordre technique. "Les réformes qui modifient structurellement l'économie amènent des prévisions fiscales plus difficiles", a-t-il souligné à New York, où il participe à l'assemblée générale des Nations unies.
Le chef du gouvernement ne s'est pas exprimé sur l'opportunité de repousser l'objectif d'un retour à l'équilibre prévu pour 2018. La priorité va à la remise en ordre des comptes publics pour l'année prochaine. "On n'a pas le choix", indique-t-il, soulignant que la première équation à résoudre était d'"identifier l'ampleur de l'effort pour 2017". L'objectif est de "confirmer les engagements européens, de continuer à améliorer la situation".
La question de l'équilibre budgétaire doit faire l'objet d'un "débat au sein du gouvernement", a estimé M. Michel réservant sa position aux discussions qui sont menées au sein de son équipe. "Il est très important de lancer le plan d'investissement, de mettre le budget sur les rails et de prendre encore des mesures sur l'emploi", a ajouté le Premier ministre.
4,2 milliards d'euros à trouver
Le comité de monitoring a actualisé jeudi la situation budgétaire à l'aune des dernières prévisions du Bureau du plan qui a notamment revu certains paramètres à la lumière du Brexit. La ministre du Budget a annoncé jeudi soir que pour suivre la trajectoire budgétaire reprise dans le Programme de stabilité 2016-2019, un effort supplémentaire doit être réalisé à hauteur de 2,3 milliards d'euros en 2016 et de 1,9 milliard supplémentaire en 2017, soit 4,2 milliards d'euros. Cette évolution s'explique principalement, en 2016, par la révision à la baisse des recettes fiscales totales pour un montant de 540 millions d'euros, ainsi que par la "correction cyclique" dont l'impact de la révision est estimé à 474 millions d'euros.
La baisse des recettes fiscales en 2016 s'explique principalement par une baisse des rentrées en matière de précompte mobilier et les effets de la menace terroriste sur les recettes.
Dépassement de l'indice-pivot plus tôt que prévu
En ce qui concerne 2017, les 1,9 milliard d'euros supplémentaires s'expliquent principalement par une révision à la hausse des dépenses primaires à hauteur de 184 millions d'euros et du solde de la sécurité sociale à hauteur de 698 millions d'euros.
Ces augmentations sont principalement dues au fait que le dépassement de l'indice-pivot aura lieu plus tôt que prévu, en août 2017 au lieu de décembre 2017, et par une révision à la baisse des recettes compte tenu de la révision des paramètres de croissance pour 2017.
Vos commentaires