Une task force régionale est mise sur pied pour contrer la fermeture de Caterpillar Gosselies.
Le gouvernement wallon se prépare à rencontrer - peut-être en milieu de semaine prochaine - la direction mondiale de Caterpillar, sans vraiment espérer convaincre le géant américain de revenir sur son annonce de fermeture du site de Gosselies, mais en cherchant tous les éléments pour des alternatives et l'éventuelle reprise de la maîtrise des infrastructures.
"Nous sommes totalement dans le schéma de proposer des alternatives à Caterpillar", a affirmé jeudi le ministre de l'Économie Jean-Claude Marcourt, à l'issue d'une réunion du gouvernement wallon. Il convient à ses yeux d'examiner "toutes les hypothèses possibles pour modifier l'attitude de Caterpillar".
Une rencontre avec la direction mondiale du groupe, aux abonnés absents depuis vendredi dernier, est envisagée en milieu de semaine prochaine. MM. Magnette et Marcourt pourraient entendre à cette occasion le vice-président de la division Excavation située à Singapour, le Belge Bob De Lange. Ce serait "un premier contact avec les responsables de la décision d'intention de fermeture. On va entendre les disponibilités, l'état d'esprit, une éventuelle ouverture de la direction mondiale", a commenté M. Marcourt.
Le ministre wallon de l'Économie reconnaît qu'il n'y a "pas de grande chance de réussir", mais il se refuse à renoncer à toute hypothèse. La préparation des alternatives ne devrait dès lors durer que quelques semaines, "pas trop longtemps, car l'incertitude est un poison puissant pour les travailleurs" ainsi que les sous-traitants, selon M. Marcourt, qui rappelle que des préavis ont déjà été notifiés de manière conservatoire en attendant l'annonce officielle.
Respect des procédures
Durant la phase 1 de la procédure Renault, le gouvernement vérifiera le respect des procédures, identifiera les opportunités d'alternative à la décision de fermeture, et le support aux sous-traitants. M. Marcourt a chargé la Sogepa, l'un des bras financiers de la Région, d'étudier les effets d'une éventuelle baisse de production ou d'un arrêt.
Des analyses juridiques sont aussi menées pour une reprise de la maîtrise des infrastructures. A cet égard, une réactivation du projet de décret Marcourt - jamais abouti - sur les expropriations d'entreprises n'est pas à l'ordre du jour, mais reste de l'ordre du possible, selon le ministre. Il s'est dit heureux d'avoir entendu le président du MR Olivier Chastel "effectuer une conversion intellectuelle" en déclarant ce matin envisager une forme de réquisition du terrain.
Mais la difficulté d'un décret réside dans les réticences de l'Europe qui le considère comme une aide d'Etat. Toutefois, ce pourrait ne plus être le cas "si demain un opérateur industriel se présente, affirme des besoins par rapport au site et que Caterpillar s'y montre réticent". Dans ce cas, le projet pourrait revenir sur la table, selon M. Marcourt. Il rappelle toutefois que malgré les efforts entrepris à l'époque dans le dossier Arcelor, aucun partenaire industriel n'avait été trouvé. Le ministre Marcourt aura par ailleurs des contacts dès vendredi avec le secteur bancaire (Febelfin).
Vos commentaires