La ministre de l'Éducation Marie-Martine Schyns, pressée par l'opposition d'annoncer ses priorités pour le Pacte pour un enseignement d'excellence, a dénoncé mardi la désinformation persistante sur le sujet et défendu la nécessité de dialoguer avec le terrain avant que le gouvernement ne décide. "On est au stade des orientations, rien n'a encore été décidé", souligne-t-elle.
La pression est montée ces derniers jours autour du Pacte, après les avis négatifs rendus par plusieurs syndicats sur le dernier avis du "Groupe central". La CGSP (socialiste) et le SLFP (libre) ont dit "non" au projet sans fermer la porte totalement, tandis que les avis de la CSC (chrétien) et du Sel-Setca (socialiste) sont attendus ce mercredi. Côté pouvoirs organisateurs, le SeGEC (catholique) a dit "oui, mais", de même que le CECP (communes et provinces).
Des rencontres du Pacte
Pressée par l'opposition de se prononcer ce mardi en commission du parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Mme Schyns (cdH) a répété que le Pacte ne serait pas de ces "réformes qui tombent sur la tête" du monde enseignant. Elle prône le débat avec la société civile et l'école, et déplore "le flux d'informations erronées" circulant sur les réseaux sociaux. "Beaucoup pensent encore que le Pacte prévoit un allongement de la journée scolaire jusqu'à 17 heures, ou l'interdiction du redoublement. Ça ne figure pas dans le texte! ", a insisté la ministre. Elle souligne la nécessité d'une campagne de sensibilisation sur le Pacte. "Beaucoup pensent que tout est déjà ficelé" alors que ni le gouvernement ni le parlement ne se sont encore prononcés. "Alors oui, il y a du flou et on l'assume: on ne voulait pas présenter aux acteurs quelque chose de tout ficelé. On est au stade des orientations."
La cheffe de groupe MR Françoise Bertieaux a mis en garde la ministre contre cette ambiguïté persistante et l'a pressée à décider. Le phasage, la priorisation et la budgétarisation des mesures à prendre "n'adviennent pas, et cela accroît le malaise." "Quand le gouvernement va-t-il commencer à gouverner? ", a demandé la députée d'opposition. De mars à juin auront lieu des rencontres du Pacte, pour débattre avec les acteurs scolaires et la société civile sur les orientations du Groupe central et de la praticabilité sur le terrain.
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