On reparle du "Pacte d'excellence" pour l'enseignement. La Fédération Wallonie-Bruxelles se penche sur ce projet cette semaine, avant la rentrée. Le gouvernement doit faire des choix entre tout ce qui a été proposé. C'est une semaine délicate, d'autant qu'un cabinet de conseil privé a analysé ces mesures et selon les résultats de cette étude, toutes ne seront pas faisables.
Le "Pacte d'excellence" entre dans sa phase finale. Les acteurs de l'enseignement ont fait des propositions pour réformer l'école. Le cabinet de conseil Mac Kinsey a procédé à l'analyse de chacune de ces mesures. Notre journaliste Céline Praile développait ce matin sur Bel RTL ce travail dantesque.
De quelle manière cette recherche a été poursuivie?
En fonction de trois critères : le projet est-il efficace? Permet-il d'améliorer l'équité entre les élèves? Va-t-il coûter de l'argent ou permettre d'en économiser?
1er dossier: faut-il allonger la journée de cours?
Cette proposition, qui avait beaucoup fait parler d'elle a été longuement envisagée: faut-il réformer le rythme scolaire et allonger la journée de cours?
Cette idée a été tout simplement recalée car elle est trop chère! Il faudrait y allouer un budget de 500 millions d'euros supplémentaires par an pour être efficace! Et cela est quasi impossible à mettre en oeuvre : il faudrait également adapter les conditions de travail des professeurs voire même les horaires des parents.
2ème dossier: arrêter le redoublement, est-ce efficace et rentable?
Cela dépend car il y a 2 possibilités :
- soit réduire le taux de redoublement de moitié mais sans mettre en place une remédiation pour les élèves en difficultés. Une mesure qui, a terme, permettrait d'économiser près de 200 millions par an mais qui, selon les analystes, ne sera pas acceptée sur le terrain.
- Soit, limiter le redoublement jusqu'à 15 ans mais avec des cours de remédiation. Même si la Fédération Wallonie-Bruxelles y gagne moins, la mesure est plus facile à mettre en place, cette piste est donc privilégiée.
Et les autres dossiers?
Mac Kinsey a analysé toutes les propositions. Parmi les autres mesures mises en exergue, l'une d'entre elles met tout le monde d'accord : l'évaluation des profs. L'objectif serait de mieux les accompagner pour améliorer la qualité des cours.
Le tronc commun, c'est l'un des enjeux majeurs pour améliorer notre système éducatif. Mais le parcours collectif doit s'arrêter à 15 ans. Au delà, la mesure devient trop coûteuse. L'obligation scolaire à partir de 3 ans fait partie des projets également recalés car il implique un changement de la constitution et risque d'augmenter la pénurie de places dans les écoles maternelles.
Etienne Michel, directeur du SEGEC, (secrétariat général de l'enseignement catholique) réagissait dans le RTLINFO13H aux différentes mesures annoncées lors de la présentation du pacte d'excellence. Il restait très réaliste quant à leur faisabilité: "Il y a une contrainte budgétaire, il faut en tenir compte. Il y a des choses qui peuvent être réalisées, mais il faut programmer les réformes dans le temps et bien sûr les réfléchir en maximisant l'efficacité de ces réformes, mais en étant évidemment très très prudent quant à l'incidence budgétaire de ces mesures".
La ministre de l'éducation reste optimiste
Et la ministre de l'éducation à la Fédération Wallonie-Bruxelles, Marie-Martine Schyns de préciser dans le RTLINFO13H que même si cette étude a été publiée, il est trop tôt pour évoquer une quelconque renonciation: "On est bien à un stade où aucune mesure n'est décidée ni abandonnée aujourd'hui. Donc quand j'entends ou quand je lis que le pacte "va réduire sa voilure", "qu'il n'y a pas d'ambition", et bien c'est exactement l'inverse parce qu'on va se retrouver avec des propositions qui vont tenir sur la durée."
Le gouvernement de la fédération Wallonie-Bruxelles a maintenant toutes les cartes en main. Il devra donc trancher. Le résultat sera communiqué sans doute à l'automne: ce premier rapport est à lire dans la Dernière Heure et dans la Libre de ce matin.
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