Suite aux révélations concernant des documents informant la ministre de la Mobilité et des Transports de problèmes de sécurité à l'aéroport de Zaventem, Jacqueline Galant a donné sa démission ce vendredi matin et le Roi l'a acceptée. Reste maintenant à trouver quelqu’un de solide pour la remplacer.
Le roi a accepté vendredi la démission de la ministre de la Mobilité, Jacqueline Galant, après que celle-ci s'est entretenue avec le Premier ministre Charles Michel, fâché de ce qu'un élément connu de son cabinet ministériel, "n'ait pas pu être porté à la connaissance de la Chambre". Il s'agit d'un audit de la Commission européenne faisant état de manquements dans le suivi de la sûreté des aéroports en Belgique.
L'affaire Galant risquait de se muer en affaire Michel
Le cabinet de la ministre Galant avait fait dire jeudi au Premier ministre que le gouvernement avait pris connaissance de ces informations par la presse. Or, entre-temps, l'opposition était entrée en possession de courriels envoyés par le patron démissionnaire du SPF Mobilité, Laurent Ledoux, prouvant que le cabinet Galant avait bien reçu l'information émanant de l'audit de la Commission. L'affaire Galant risquait de se muer en affaire Michel, soulignaient plusieurs élus en fin de séance plénière, obligeant la ministre voire le Premier ministre à fournir des explications complémentaires vendredi.
Elle a égratigné Laurent Ledoux coupable à ses yeux de vouloir "surfer sur le climat actuel marqué par les attentats du 22 mars"
Charles Michel et Jacqueline Galant ont pris langue dès jeudi soir. L'annonce de la démission de cette dernière est tombée vendredi matin à l'issue du conseil des ministres. Mme Galant a justifié sa décision en estimant que le climat requis pour gérer des dossiers particulièrement complexes ne pouvait plus être constructif dans un contexte de "confusion orchestrée et théâtrale". Elle a égratigné Laurent Ledoux coupable à ses yeux de vouloir "surfer sur le climat actuel marqué par les attentats du 22 mars".
Olivier Chastel et Charles Michel doivent choisir son remplaçant
Dénonçant de la même façon le "déballage" opéré par l'administration, le président du MR, Olivier Chastel, a salué le geste posé par Mme Galant. Le Premier ministre Charles Michel avait déjà lui-même loué "l'énergie et l'engagement" de la ministre démissionnaire. Il revient à présent aux deux hommes de régler la succession de Mme Galant. Il devra s'agir d'une personnalité solide et crédible alors qu'un des grands enjeux du futur ministre sera de faire décoller le nouveau plan de survol de Zaventem. Ce dossier a cristallisé les relations entre le gouvernement et l'administration. De nombreux écueils devront être franchis, les intérêts économiques et ceux des riverains de l'aéroport étant relativement divergents. Le dossier est également délicat sur le plan communautaire. De nombreux ministres s'y sont cassé les dents. Quelqu'un de neuf dans la fonction pourra s'inscrire dans une relation normalisée avec une administration elle aussi remaniée à sa tête.
Denis Ducarme? Philippe Goffin? Jean-Luc Crucke? Georges-Louis Bouchez?
Le nom du successeur devrait être connu au début de la semaine prochaine. Certains noms sont régulièrement cités dans la presse, des députés Denis Ducarme ou Philippe Goffin au député wallon Jean-Luc Crucke, en passant par le coming man du MR, l'échevin montois Georges-Louis Bouchez contraint de rendre son siège de député wallon à Jacqueline Galant. Le député Richard Miller a pour sa part assuré Jacqueline Galant et Georges-Louis Bouchez de son soutien en sa qualité d'élu de l'arrondissement de Mons-Borinage. "Nous allons poursuivre ensemble le travail entrepris, et je veillerai pour ma part à être à leurs côtés", a-t-il insisté.
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