C'est dans la nuit de jeudi à ce vendredi que les députés se sont prononcés sur la fameuse loi climat, qui sous-entendait une révision de la Constitution: ce sera finalement non.
La révision de l'article 7 bis de la Constitution a été rejetée cette nuit. Elle a récolté 76 voix pour et 66 voix contre lors du vote, et n'a donc pas obtenu la majorité des deux tiers qui était nécessaire pour passer.
Rebecca Thissen, spécialiste climat au CNCD 11.11.11 (Centre national de coopération au développement) était l'invitée du journal de 13H. Ce centre est une coupole des ONG et associations belges francophones et germanophones engagées dans la solidarité internationale. Au centre de ses engagements se trouvent la promotion des droits humains dans toutes leurs dimensions, ainsi que la défense de l’environnement.
La loi climat ne sera probablement pas adoptée avant les élections. C'est grave?
Rebecca Thissen: "Évidemment. Même si on s'attendait à cet échec, nous sommes fort déçus. Malgré les manifestations, malgré les protestations, malgré les rapports qui nous disent qu'on va droit dans le mur, nos politiciens restent aveugles et sourds aux protestations de la rue et aux contestations éminemment scientifiques du réchauffement climatique. Donc, oui, c'est un problème énorme."
Est-ce que selon vous, on peut faire autrement pour placer les objectifs climatiques en haut de la liste des priorités?
Rebecca Thissen:"Clairement, la voie royale, c'est la voie de la constitution : réviser l'article 7 bis et ajouter simplement une ligne permettrait d'inscrire les objectifs climatiques de manière chiffrée, d'avoir une vision à long terme avec des objectifs intermédiaires. Cela permettrait vraiment de fixer un cap et on a besoin de ce cap aujourd'hui en Belgique. Je rappelle qu'on est chez les pires élèves de l'ambition climatique en Europe. C'est juste inacceptable."
Et sinon, cela voudra dire que vous vous êtes mobilisés pour rien ?
Rebecca Thissen: "Évidemment, que non, cela ne fait que commencer, et on ne va certainement pas reculer. Cela ne va pas s'arrêter comme cela. Si aujourd'hui, on a essuyé un échec, ce n'est que le début de la lutte et on demande aux partis, s'ils ne sont pas capables de réviser cet article sous cette législature d'au moins l'ouvrir à révision pour la prochaine, parce qu'il est hors de question qu'on bloque cette option pour encore 5 ans supplémentaires. Nous n'avons pas le temps d'attendre jusque 2024."
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