Sophie Wilmès a présenté jeudi sa démission en tant que Vice-Première ministre et ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur, et des Institutions culturelles fédérales auprès du roi Philippe, qui l'a acceptée, annonce son cabinet dans un communiqué.
"La maladie de mon mari sera un combat difficile que je veux mener à ses côtés et aux côtés de nos enfants. Mes fonctions actuelles au sein du gouvernement ne me le permettraient pas", a-t-elle commenté.
"C'est avec émotion que je pense toujours à celles et ceux qui se battent également contre la maladie. Je remercie du fond du c½ur les très nombreuses personnes, de tous horizons, qui nous ont témoigné et nous témoignent encore leur soutien au quotidien. Je remercie aussi le Premier ministre et mes collègues fédéraux qui ont assuré la continuité du travail en mon absence. À eux, à la personne qui prendra le relais ainsi qu'à l'ensemble du gouvernement, je souhaite succès et persévérance pour faire aboutir les projets et les réformes dont notre pays a tant besoin." L'ancienne Première ministre ne quitte pas pour autant la politique et reprendra à la rentrée son siège de députée fédérale, actuellement occupé par sa suppléante Nathalie Gilson. "Sophie Wilmès travaillera en étroite collaboration avec ses collègues parlementaires et la présidence du parti au bénéfice de son pays et de ses concitoyens", complète le communiqué.
C'est un choix à la hauteur de la personne qu'elle est
Le Premier ministre Alexander De Croo a immédiatement tenu à "remercier chaleureusement Sophie Wilmès pour son engagement auprès des Belges et le dévouement à notre pays qu'elle a démontré ces dernières années". Selon lui, "le choix que pose aujourd'hui Sophie Wilmès est un choix courageux. C'est un choix à la hauteur de la personne qu'elle est, sincère. C'est un choix qui nous fait tous réfléchir au sens de la vie et qui nous rappelle ses priorités." "Je salue, plus personnellement, une compagne de route. Sophie est quelqu'un sur qui vous pouvez toujours compter, quelqu'un qui ne se cache jamais au moment de prendre ses responsabilités. Notre gouvernement perd une grande dame, mais je veux surtout dire à Sophie que nous sommes tous, à ce moment, à ses côtés dans le combat qu'elle mène avec Christopher", souligne Alexander De Croo.
Sophie Wilmès est entrée à la Chambre en 2014 comme suppléante de Didier Reynders, alors ministre des Affaires étrangères. Un an plus tard, elle montera au gouvernement fédéral en tant que ministre du Budget, en remplacement de Hervé Jamar. Après la chute du gouvernement Michel I fin 2018 suite au départ de la N-VA, elle se voit ajouter les compétences de la Fonction publique et de la Politique scientifique dans le gouvernement Michel II. Fin octobre 2019, elle se voit propulsée première Première ministre de Belgique, succédant à Charles Michel, nommé président du Conseil européen. La pandémie de Covid-19 de 2020 transforme ce qui devait être un intérim en un travail de gestion d'une crise sanitaire. Elle devient alors la figure du gouvernement et l'une des personnalités politiques les plus populaires du pays. En octobre 2020, elle quitte le 16, rue de la Loi pour le poste des Affaires étrangères au sein de la coalition Vivaldi. Le 21 avril, Sophie Wilmès annonçait sa décision de se mettre "immédiatement" en congé de ses fonctions ministérielles pour "être présente" aux côtés de son mari, Christopher, qui lutte contre un cancer du cerveau.
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