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Télétravail, la FIN du laxisme: le Premier ministre Alexander De Croo adresse un message aux employeurs

  • Coronavirus: le gouvernement rappelle aux patrons l''importance du télétravail

  • Alexander De Coo insiste sur l''importance du télétravail: "Je suis conscient que c''est lourd"

 
 
CORONAVIRUS
 

"Le télétravail est une mesure-clef qui nous a permis d'éviter une troisième vague", a rappelé le Premier ministre Alexander De Croo mardi après-midi, au sortir d'une réunion avec les fédérations d'entreprises. Si aucun assouplissement de l'obligation de travailler à domicile n'est prévue pour le moment, le respect de cette règle devrait donner de meilleures perspectives dans ce domaine vers la fin du mois d'avril, ont estimé le chef du gouvernement et les représentants patronaux.

Les chiffres de l'épidémie de coronavirus en Belgique remontent et on a dépassé les 500 patients aux soins intensifs. Ce matin, c'est un Yves Van Laethem au visage défait qui annonçait : "Ne nous voilons pas la face, le plateau a une tendance claire à la hausse". Pour le Premier ministre et le ministre de la Santé, il y a désormais urgence à ce que le télétravail soit davantage respecté dans notre pays. C'est pourquoi ils ont appelé les représentants des employeurs à 16h ce mardi.

"La situation épidémiologique est assez précaire. Ce n’est pas complètement inattendu. On s’attendait à une augmentation qu’on voit dans les hôpitaux", a déclaré le Premier ministre Alexander De Croo lors de la conférence de presse organisée ce mardi. 

"Je suis tout à fait conscient que l'obligation de télétravailler est lourde", a-t-il ajouté. "Nous savons que la mobilité a augmenté les semaines passées. Plus de gens se rencontrent. Il est donc important que sur les lieux de travail, on fasse tout pour que les règles soient respectées."

Et de poursuivre: "Par rapport au travail qui ne peut pas se faire en télétravail, il y a des règles avec des distances, des masques, et on doit tout faire pour minimiser le risque au maximum. Où il y a la possibilité de travailler à distance, il y a une obligation de travailler à distance. Il y a des centaines de milliers de personnes qui le font depuis 12 mois. Je sais que c'est extrêmement lourd. Mais dans les semaines qui viennent, on doit tout faire pour continuer à respecter cette règle de télétravail. Nous sommes dans une situation qui est précaire. Je sais qu'il y a une demande de perspectives. Si on veut arriver à un annonce d'assouplissements, on doit tout faire pour contrôler la situation épidémiologique."

Pierre-Yves Dermagne, le ministre de l'Emploi, s'est également exprimé. Il a indiqué qu'un mécanisme allait être mis en place pour permettre un retour au travail en toute sécurité dans les prochaines semaines.

Ce mécanisme devrait permettre aux services de santé au travail d'effectuer des tests rapides jusqu'à deux fois par semaine sur le lieu de travail, pour "éviter que des personnes qui ne se savent pas contaminées infectent d'autres personnes".

La ministre des Entreprises publiques, Petra De Sutter, a rappelé que les employés de la fonction publique devaient également s'en tenir au télétravail pour les semaines à venir. "Environ 85% des fonctionnaires travaillent de chez eux, avec des proportions plus ou moins élevées en fonction des domaines puisque le télétravail est plus difficile à appliquer à la Défense, par exemple", a-t-elle illustré durant la conférence de presse. "Nous poursuivrons cet effort, même si nous comprenons que cela commence aussi à peser pour nos fonctionnaires."

Pour les organisations d'employeurs, "le télétravail ne pose aucun problème"

Pour le patron de la FEB, Pieter Timmermans, il n'y a "aucun problème" avec cette mesure.

Pour M. Timmermans, le recours actuel au télétravail est équivalent à celui du premier confinement. Outre la Fédération des entreprises de Belgique, sont notamment représentés à cette entrevue l'union des entrepreneurs Unizo et le réseau flamand d'entreprises Voka. Ce dernier entend éviter à tout prix une troisième vague de coronavirus mais plaide également pour prendre des mesures visant le bien-être au travail.

"De plus en plus de collaborateurs sont confrontés à des problèmes de santé mentale (...), nous allons donc demander de prévoir des moments de retour" en entreprise, a déclaré l'administrateur délégué du Voka, Hans Maertens. "Nos enquêtes révèlent que plus de 45% des entreprises pratiquent encore le télétravail en tout ou en partie, et ces chiffres restent stables", a-t-il poursuivi. Avant la réunion, le Premier ministre avait souligné que les données concernant la mobilité démontraient que "nous sommes repassés, en terme de trafic, au-dessus des chiffres d'octobre", soit avant la deuxième vague. Pour les représentants patronaux, ces chiffres peuvent s'expliquer par la météo maussade, la peur de prendre les transports en commun et la hausse de l'activité économique. "Il n'y a pas de lien entre l'augmentation du trafic et une baisse du télétravail", estime Pieter Timmermans, pour qui il y a plus de monde sur les routes "parce qu'on travaille plus et qu'il y a moins de chômage temporaire". Pour le patron de la FEB, le télétravail doit être maintenu dans les prochaines semaines. "C'est une mesure importante dans la lutte contre le coronavirus et les entreprises ont tout à gagner à ce qu'il n'y ait pas de troisième vague."

40% des clusters actifs en Belgique se constatent sur les lieux de travail

"Les données du RAG (Risk Assessment Group) démontrent qu'actuellement 40% des clusters actifs en Belgique se constatent sur les lieux de travail. Ces pourcentages sont en augmentation constante. Les données concernant la mobilité démontrent que nous sommes repassés, en terme de trafic, au-dessus des chiffres d'octobre (avant la deuxième vague). Les contrôles en entreprises démontrent, enfin, un nombre certain d'infractions", a souligné le cabinet du Premier ministre.

Dans la matinée, le ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, a rappelé sur les ondes de Radio 1 l'importance du télétravail. Le respect des règles sanitaires actuelles est plus que jamais de rigueur devant l'augmentation des chiffres épidémiologiques afin de ne pas compromettre les objectifs qui ont été fixés lors du dernier comité de concertation, notamment sur le retour des cours en présentiel à l'école, a-t-il expliqué. M. Vandenbroucke participera à la réunion.


 

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