Rudi Vervoort, ministre-président de la Région bruxelloise, était l'invité de la matinale Bel RTL. Il a répondu aux questions de Fabrice Grosfilley.
Pour réduire les accidents de la route, il suffit de réduire la vitesse des voitures?
"Oui, mais pas que cela. Je pense que ça doit nécessairement être accompagné de mesures physiques, une adaptation de la voirie. Il ne faut pas compter uniquement sur le civisme des automobilistes, il ne faut pas donner un faux sentiment de sécurité aux usagers faibles, il faut s'assurer qu'on puisse garantir au maximum, même si le risque zéro n'existe jamais, le respect de la limitation".
Dans les prochaines années, la règle en région bruxelloise, ce sera 30 km/h, et 50 ou 70 sur les grands axes, ce sera l'exception? C'est vers ça qu'on se dirige?
"Effectivement, c'est un changement de paradigme. La règle, ce sera 30km/h, mais dans des quartiers apaisés, où il y aura à chaque fois des adaptations à la voirie. Toutes les adaptations futures devront intégrer la zone 30".
On va rétrécir les chaussées?
"Exact, donner plus de place aux piétons, aux cyclistes, parce que c'est vers ça qu'on va".
Vous prenez cette direction-là parce qu'il y a eu des accidents mortels ces dernières semaines ou c'est quelque chose qui est dans l'air depuis longtemps?
"Non, c'est dans l'air depuis longtemps".
Le parti socialiste n'a quand même pas toujours pensé ça... Il y a eu une évolution.
"Non, moi en tout cas j'ai toujours considéré que quand on édicte une règle, on doit se donner les moyens de la faire respecter. Il y a eu de nombreux débats, pas tellement sur les zones 30, mais plutôt sur les limitations de vitesse dans les tunnels, il y a eu les polémiques 50 ou 70, mais bon, ça, c'est du passé".
Les 30 km/h, c'est à quelle échéance?
"Dès l'instant où le plan Good Move sera approuvé, à la fin de l'année, il devrait être approuvé".
Enquête publique à partir du mois de juin…
"Exact".
Et donc, c'est pour un horizon de dix ans, la réalisation du plan. Dans ce plan, on parle de réduire la place de la voiture d'un quart. Le futur de la mobilité à Bruxelles, c'est l'extension du métro, c'est un incontournable ?
"Oui, mais pas uniquement. L'avenir de la mobilité, c'est la mobilité dans tous ses aspects. A Bruxelles, nous sommes à la pointe de tout ce qui est voitures partagées, trottinettes, les vélos, les piétons, les transports en commun. Donc, je le dis simplement, ça va de la trottinette au métro, mais l'un ne doit pas exclure l'autre, il faut effectivement élargir la palette de l'offre".
Est-ce que l'extension du métro, vous en faites une affaire de majorité? C’est-à-dire que pour être dans un gouvernement avec vous, après les élections du 26 mai, il faudra dire oui à l'extension du métro?
"J'ai déjà participé à quelques débats, certains sont plus prudents, enfin un seul parti pour ne pas le citer [Ecolo, ndlr], mais certaines familles politiques s'expriment clairement pour le métro".
Est-ce que vous dites à Ecolo, si vous voulez gouverner avec moi, il faut l'extension du métro?
"On ne va pas revenir dix ans en arrière, il faut à un moment donné passer aux actes. Nous irons effectivement avec le projet du métro comme étant un incontournable".
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