Coronavirus en Belgique: il est chef de service d'un hôpital bruxellois et a dû être hospitalisé, intubé et placé en coma artificiel suite à une infection au coronavirus. Après trois semaines aux soins intensifs, il raconte son calvaire.
"J’ai vu un tunnel noir. Un tunnel où vous voyez tous vos proches décédés. Et après, vous les voyez dans vos cauchemars que j' ai eus pendant que je dormais", nous raconte le médecin.
Antoine Sassine dit revenir de très loin. Il y a un mois et demi, cet urologue passe un scanner. Son hôpital décide de tester tout le personnel : "Je passe le scanner et je le vois. C’est un choc pour moi. Mon poumon était rempli de petites boules", se souvient le docteur.
Asymptomatique, on lui demande de rentrer chez lui. Une heure plus tard, son état se dégrade subitement. Antoine Sassine est transféré aux soins intensifs. Deux jours plus tard, il est placé en coma artificiel. Son cas est considéré comme quasi désespéré.
"La fibroscopie n’a montré que du sang dans mes poumons, donc, les docteurs étaient vraiment désespérés. Et puis, il y a, je crois, à ce moment-là, le chef de service d'anesthésie ou de réanimation qui leur a dit : "On fait maintenant une corticothérapie à très haute dose, on n’a plus le choix. Et là, j’ai pleuré en me réveillant."
A la question de notre journaliste si le docteur s’est senti mort, Antoine Saussine répond par l’affirmative : "Tout à fait, à un moment donné, j’étais avec mon père et des gens qui sont décédés depuis des années et des années."
Antoine Sassine exprime toute sa reconnaissance pour les soignants et pour ses proches. Dimanche, il devrait enfin revoir sa femme et ses enfants. C'était son souhait le plus cher. Celui qui lui faisait repousser la mort qui rôdait, nous confie-t-il. "Je n'étais pas préparé pour cette situation-là, et pas dans ces conditions-là avec un timing qui ne m’intéressait pas du tout. Je tiens encore à la vie. La joie d’être parmi vous et à nouveau, d'être vivant, on ne peut pas la décrire…"
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