Cette statistique alarmante a été révélée par une étude menée dans des écoles de la région montoise. Une application mobile est en développement pour offrir aux victimes l'écoute et le soutien de professionnels. Reportage de Jimmy Méo et Michael Danse.
Dans cet établissement du centre-ville de Mons, rien que cette année, quatre faits de cyber harcèlement ont déjà été révélés, sans compter ceux qui restent dans le silence tant le trauma peut être immense. Mathieu, 14 ans, témoigne du harcèlement de certains camarades. Il évoque "des photos compromettantes, des messages vraiment horribles, du genre ‘Tu sers à rien dans la vie’, ‘Pourquoi t’es né ?’, etc."
Les jeunes se lâchent derrière leur écran
Une génération constamment sur smartphone. Le matin entre les cours, le soir... le harcèlement par internet ne s’arrête jamais. Et c’est parfois bien plus violent que celui en face à face. "On est derrière un écran, ce qui fait qu’on n’est pas face à la personne. On n’a pas le risque d’avoir une réaction violente, de se faire frapper. Donc, on peut dire absolument tout ce qu’on veut sans prendre de pincettes", explique Ethan, 16 ans.
De graves conséquences pour les victimes du cyber-harcèlement
"Ils ne veulent plus venir à l’école. Ils ont peur d’aller en classe. Ils deviennent dépressifs. On sait que dans certains cas, ça a mené à des actes extrêmement graves, jusqu’au suicide", raconte Pierre Félix, professeur de géographie à l’Athénée royal de Mons. Selon une étude menée auprès de 1.500 jeunes issus d’écoles montoises, ils sont près d’un sur trois à être victime de cyber-harcèlement, principalement sur Facebook, Messenger ou Snapchat. Un tiers de ces victimes ne sait d’ailleurs pas comment trouver de l’aide.
La préfète démunie face à ce phénomène
"Je n’ai pas du tout été élevée dans une génération internet. Et la technologie, même si j’essaye de me mettre au courant, va tellement vite que je n'y arrive pas. Les réseaux sociaux sont multiples et je suis tout à fait démunie", admet Françoise Colinia, préfète des études de l’Athénée royal de Mons. Après ce projet pilote réalisé entre autres par la ville de Mons, une application mobile devrait voir le jour. Une sorte de bouton d’alerte pour avertir anonymement des cas de cyber-harcèlement.
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