Nous vous l'avions révélé le 26 avril dernier: c'est par manque de moyens humains et financiers que la section antiterroriste de la police fédérale n'a pas pu mener à bien son enquête sur les frères Abdeslam, malgré des informations précises sur leur dangerosité. Ce lundi, la RTBF affirme que la police était également au courant que Salah Abdeslam était en contact avec Abdelhamid Abaaoud, le chef présumé de la cellule de Verviers, prise d'assaut par la police le 15 février 2015.
Après l'assaut de Verviers, la police s'est mise en quête des complices de la cellule terroriste. Dans les jours suivants, un informateur a livré à la police locale de Molenbeek les noms des frères Abdeslam et plusieurs informations, dont la principale faisait état d'échanges directs entre Abaaoud et Salah Abdeslam dans les jours qui ont précédé l'opération de Verviers.
La police a ensuite lancé un avis de recherche pour les deux frères. Brahim a été interpellé, tandis que Salah s'est rendu spontanément au commissariat. Il affirmera alors qu'il n'avait plus de contact avec Abaaoud depuis trois ans.
Le dossier des frères Abdeslam classé sans suite
Selon le rapport du Comité P, que nous vous révélions déjà le 26 avril dernier, les dossiers sont ensuite passés aux mains de la section antiterroriste de la police judiciaire fédérale (DR3). Le dossier de surveillance des frères Abdeslam a cependant été classé sans suite en avril 2015 en raison du manque d'effectifs.
Pourtant, le parquet avait demandé à l'unité antiterroriste de la police fédérale d'enquêter sur leur téléphonie et de vérifier leurs mails. Mais leur dossier, considéré comme urgent, est classé "rouge", comme tous les dossiers urgents pour lesquels cette section antiterroriste ne disposait pas de moyens suffisants pour accomplir leur mission. Ils ont bien tenté d'obtenir l'aide d'autres unités de la police fédérale, mais toutes étaient en sous-effectif. Le dossier a donc finalement été classé sans suite le 21 avril 2015.
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