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Bientôt une traque aux "faux malades"? "Certains médecins donnent trop facilement des certificats médicaux"

Bientôt une traque aux "faux malades"? "Certains médecins donnent trop facilement des certificats médicaux"
 
 

Les "faux malades" et les "faux certificats" sont dans l'oeil du viseur. Le Syndicat neutre des indépendants et la N-VA montent au créneau. De leur côté, les médecins sont plutôt dubitatifs. Céline Praile fait le point pour le RTLINFO 7H.

Mardi, le SNI, le syndicat neutre pour Indépendants, a plaidé en faveur de sanctions pour les faux malades ou les médecins qui réalisent de faux certificats. Dans le même temps, Valérie Van Peel, député N-VA, propose de mettre en place un point de contact pour dénoncer les médecins qui délivrent abusivement des certificats médicaux au sein de l'Inami.


Certificat de complaisance? Inobservable...

La majorité des médecins ne donnent pas de certificats médicaux sans raison mais selon le SNI, certains, souvent sous la pression du patient qui menace d'aller ailleurs délivrent plus facilement des certificats médicaux. "Certains médecins donnent trop facilement des certificats médicaux. Souvent sous pression commerciale car sinon un malade n’hésiterait pas à consulter un autre médecin. Cette pratique est néfaste pour les vrais malades", Christine Mattheeuws, porte-parole du SNI.


"C'est assez marginal"

Un phénomène de complaisance difficile à quantifier car quasi indétectable. Au sein du secrétariat social, Partena, les plaintes pour les faux certificats trafiqués par les patients après avoir été délivrés par un médecin sont rares. "Première hypothèse: le certificat médical trafiqué, par le travailleur, on part de l’hypothèse que le médecin est de bonne foi et a remis un certificat médical et son patient modifie certains éléments, là effectivement, c’est assez marginal. Par contre, le certificat de complaisance émis par le médecin, c’est inobservable a priori, c’est beaucoup moins détectable qu’un certificat médical trafiqué par le travailleur. Ça suppose que l’employeur remet en cause la compétence du médecin. Ça me semble difficile d’attaquer le médecin sur cette base", explique Brigitte Dendooven, expert juridique pour le secrétariat social. De son coté, Paul De Munck, président du groupe belge des omnipraticiens, estime que c'est une lutte dangereuse: "On a l’impression de mener une campagne où l’on tire sur l’ambulance  alors que les médecins généralistes sont en premières lignes pour traiter la souffrance sociale. Il ne fait pas se tromper de priorités. Cette chasse aux sorcières me semble arriver à un très mauvais moment."



Comment allez-vous définir ce qu’est un faux malade, sur quelle base scientifique allez-vous faire cela ?

Le phénomène de "faux certificats" semblerait donc marginal. Selon Freddy Falez, médecin expert et professeur de médecine d'assurance à l'ULB, il faut encore déterminer ce qu'on entend par "faux malade": "Comment allez-vous définir qu’une personne qui a un coup de fatigue parce qu’il y a une surcharge de travail, que l’employeur met la pression, ou qu’un petit chef stimule au-delà du raisonnable, comment allez-vous définir si elle est malade, ou une fausse malade ? Elle n’est ni malade, ni fausse malade, elle est normale, elle est fatiguée et sous pression, et dès lors, elle a une réaction qui l’empêche de fournir son travail normal. Quel est l’employeur qui accepte qu’un travailleur arrive un matin en disant, aujourd’hui je suis fatigué, et je ne pourrai pas fournir mon travail habituel. Comment allez-vous définir ce qu’est un faux malade, sur quelle base scientifique allez-vous faire cela ? A partir du moment où une personne va consulter son médecin, c’est qu’elle a déjà un problème", a-t-il réagi au micro de Céline Praile pour Bel RTL.


"Certains médecins ont tendance à accorder trop facilement des certificats"

A la mi-juillet, Maggie De Block, la ministre des Affaires sociales et de la Santé publique, annonçait son intention de sanctionner les malades de longue durée qui ne collaborent pas à leur réintégration sur le marché du travail. Pour limiter les abus, des évaluations des malades de longue durée seront réalisées. Un service composé de cinq médecins allait être mis sur pied pour rencontrer 7.500 malades par an afin de déterminer s'ils sont réellement incapables de reprendre le travail ou si leur médecin a trop vite tendance à les laisser à la maison. "Certains médecins ont tendance à accorder trop facilement des certificats", avait constaté Maggie De Block.


 

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