Le coronavirus en Belgique provoque un ralentissement de l'économie. Conséquence: les CPAS, les centres publics d'action sociale, croulent sous les demandes et les questions. L'une de nos équipes s'est rendue dans un centre de la capitale. Des cellules spéciales y ont été mises en place pour traiter le flux de demandes.
Dans un CPAS bruxellois que nous avons visité, les salles sont un peu moins remplies, mais les appels et les e-mails sont toujours plus nombreux.
Le CPAS est davantage sollicité qu'en temps normal. "Surtout parce que les gens ont besoin d'avoir des réponses par rapport à leurs droits, ce qu'ils vont avoir comme revenu dans les prochains jours", explique Lise Umuhire, chef d'antenne du CPAS des Marolles.
Des indépendants ou des salariés en chômage temporaire contactent les CPAS
Car en plus du public habituel, d’autres personnes se tournent vers les CPAS pour bénéficier du revenu d’intégration sociale ou d’une aide complémentaire. Il y a par exemple des indépendants obligés de suspendre leurs activités ou encore des salariés placés en chômage temporaire dont la perte de revenu est importante.
Chaque dossier est étudié au cas par cas. "Tout le monde n'a pas droit au chômage économique. 70% d'un revenu qui n'était peut-être déjà pas élevé… S'il n'y qu'une personne qui travaillait dans la famille, ça risque de poser des problèmes, donc on nous demande des aides complémentaires. Il y a aussi des indépendants qui n'ont pas droit aujourd'hui au chômage", indique Karine Lalieux, présidente du CPAS de Bruxelles.
Pour faire face à cette demande, le CPAS de la Ville de Bruxelles a donc mis sur pied deux cellules:
- une pour les indépendants
- une pour les personnes en chômage temporaire et celles qui n’y ont pas droit, comme les artistes
Enfin, le CPAS est plus de flexible avec les commerçants louant un bien à la Ville de Bruxelles. "Ils sont obligés de fermer. Là, à ce niveau-là, on suspend leur demande de loyer. On verra bien quelles sont les aides régionales, fédérales, et comment nous on peut soutenir aussi ces commerçants qui sont chez nous au CPAS", précise Karine Lalieux.
Le CPAS doit s'attendre aussi à pouvoir recevoir des demandes de personnes qui n'étaient pas a priori dans le public
Et toutes ces demandes risquent d’augmenter encore fin du mois selon la directrice adjointe du CPAS de Schaerbeek. "On est une aide résiduaire, donc c'est sûr que quand il y a un changement comme ça, social, qui peut avoir des implications au niveau des revenus du ménage, le CPAS doit s'attendre aussi à pouvoir recevoir des demandes de personnes qui n'étaient pas a priori dans le public du CPAS", confie Sophie Vanneste.
Le défi sera donc de gérer l’afflux d’un public nouvellement précarisé.
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