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De moins en moins de commerces dans les centres-villes: voici les 6 raisons qui expliquent ces disparitions

  • Focus sur la disparition des commerces alimentaires de proximité

  • Fermeture de plusieurs boucheries de Châtelet ces 15 dernières années

 
 
 

Boucherie, boulangerie, poissonnerie... Les commerces, alimentaires, de proximité sont de moins en moins nombreux dans notre pays. Plus de 1000 de ces commerces ont disparu au cours des cinq dernières années. À Châtelet dans le Hainaut, Vincent est le dernier boucher du centre-ville. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène.

On s'en doutait mais c'est désormais confirmé, chiffres à l'appui, par le Syndicat neutre pour indépendant, le nombre de commerces ne cesse de décroître en Belgique. Chaque mois, huit boucheries mettent la clé sous la porte. C'est le cas aussi pour trois boulangeries, deux primeurs (fruits et légumes) et une poissonnerie. En 2009, on comptait 8214 commerces. En 2014, ils n'étaient plus que 7282, soit 1000 établissements perdus en cinq ans.

Des chiffres, qui s'illustrent assez facilement sur le terrain. Exemple, à Châtelet. Le boucher du coin a vu, en 15 ans, plusieurs des autres boucheries locales mettre la clé sous le paillasson. Vincent a ouvert son commerce en 1999. À l'époque, la concurrence était rude. Châtelet comptait cinq ou six bouchers charcutiers. Aujourd'hui, Vincent reste le dernier dans le centre-ville et la relève se fait attendre.

Plusieurs raisons expliquent cette raréfaction des commerces.

1. La concurrence des supermarchés, on achète tout au même endroit.
2. Les supérettes de plus en plus nombreuses dans les stations-service.
3. L'interdiction de circuler dans les centre villes
4. La difficulté des commerçants à trouver des repreneurs, les bouchers qui partent à la retraite ne sont pas remplacés.

À ces quatre causes, Vincent le boucher en ajoute deux autres.

5. L'argent nécessaire pour investir au départ, "ce qui n'est pas rien" dit-il.
6. "Et puis faut du courage, c'est 6 jours sur 7, moi j'ouvre à 7h30 jusque 18h tous les jours", poursuit-il.

Conséquence de ces disparitions, les villes se vident et perdent de leur animation. "C'est triste, y a plus rien, plus rien. C'est désert, complètement désert. Avant, on pouvait se promener, il y a vait des commerces. Maintenant, il faut aller à Ville 2 (centre commercial couvert à Charleroi)"

Pourtant, il existe une véritable demande si l'on en croit l'enquête que l'asbl Centre-Ville a réalisée auprès des habitants de Châtelet pour savoir ce qu'ils souhaitaient: service et proxmité sont deux mots qui revenaient souvent.

"On parle d'une crèmerie, on parle d'un primeur, il y a une catégorie de gens qui cherchent ce genre de commerces. Mais, voilà, le risque est là. À l'heure actuelle, on n'est pas dans un climat optimiste au niveau du commerce local" déplore Nathalie Cattalini, échevine du commerce à Châtelet.


 

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