Dès le 13 avril dernier, les 82 résidents et certains membres du personnel de la résidence du Corbisier au nord de Charleroi étaient entrés dans un confinement total. Une mesure efficace, aucun cas de coronavirus n'a été recensé dans cette maison de repos. La directrice Marie-Cécile Loriau reste convaincue qu'il s'agissait de la meilleure solution : "Ça nous a permis de passer cette période de façon sereine, d'éviter ce qu'on appelle le syndrome de glissement. C'est sans doute grâce à cette façon de vivre qu'on a installé plutôt que vivre dans la peur".
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Ce confinement a pris fin il y a trois semaines. De nouvelles personnes débarquent dans la maison de repos comme des membres du personnel, des soignants, des proches des résidents, sans pour autant craindre une seconde vague. "On essaie de ne pas trop y penser. J'essaie plutôt de sensibiliser les gens qui travaillent dans nos maisons, les résidents et leur famille", assure Marie-Cécile Loriau.
Pourtant, avec 4.691 personnes décédées du Covid-19, les maisons de repos représentent un peu plus d'un décès sur deux en Belgique depuis le début de l'épidémie (51%). Ce pourcentage ne tient pas compte des résidents morts à l’hôpital après leur transfert. Selon les professionnels du secteur, il faudrait recourir au test systématique.
Tests réguliers pour tout le monde
Depuis 12 jours, tous les résidents et membres du personnel de Bruxelles et de Wallonie ont été testés. Mais depuis les premières phases du déconfinement, on s'inquiète d'un certain relâchement. Des responsables demandent des tests systématiques tous les 10 ou 15 jours. Ces tests seraient à réaliser sur non seulement pour les anciens résidents mais aussi pour les nouveaux, les familles qui rendent visite, les prestataires de soins externes (médecins, kinés, logopèdes, podologues, coiffeurs…) et le personnel qui n’a pas travaillé depuis le début de la pandémie.
Vincent Frédéricq, secrétaire général de la Fédération des Maisons de repos (Femarbel), redoute une seconde vague : "Ça s'est passé dans d'autres pays. Il y a une maison de repos en Flandre qui avait été entièrement testée négative et qui s'est finalement retrouvée avec des cas positifs au sein du personnel". À la résidence du Corbisier, les tests ont été effectués le 30 avril mais depuis, "on n'a plus été testés, on ne nous en a plus parlé. En même temps le test, vous le faites aujourd'hui, deux jours après il ne vaut déjà plus rien", souligne la directrice. Elle admet toutefois que cela donne "un indice à chaque maison de repos. Maintenant comme chez nous, comme on n'en a pas eu, notre cas était un peu différent, on est parmi les plus chanceux. Si j'avais eu des cas, oui j'aimerais qu'on nous teste de nouveau. Ça permettrait de repartir sur de bonnes bases".
Si on avait disposé des tests et surtout de tout le matériel requis dès le début de la crise, on aurait connu beaucoup moins de problèmes et de drames
Si les tests effectués ont apportés des résultats encourageants selon Vincent Frédéricq, ils sont arrivés trop tard : "Les résultats des tests démontrent que le secteur a remarquablement bien résisté. On est aux alentours de 3 ou 4 % des membres du personnel testés positifs et 5 à 6 % pour les résidents. Cela apporte a posteriori la preuve que si on avait disposé des tests et surtout de tout le matériel requis dès le début de la crise, on aurait connu beaucoup moins de problèmes et de drames".
Un premier pas a été franchi mercredi avec le remboursement par l'Inami des tests sérologiques, sous certaines conditions. Autour de 14 euros, ces derniers sont moins coûteux que les tests PCR de prélèvement par le nez (30 euros) quant à eux remboursés. En attendant, la vie des homes reprend tout doucement via des visites très strictes.
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