L'initiative lancée par le mouvement Still Standing for Culture a débuté ce vendredi soir. 129 lieux culturels accueillent jusqu'à samedi prochain des spectateurs dans le respect des protocoles sanitaires, mais parfois en toute illégalité. Neuf cinémas de Belgique francophone vont par ailleurs ouvrir leurs salles pour proposer une ou plusieurs séances.
La police déployée en nombre à Genappe: des spectateurs parviennent malgré tout à rentrer dans le Monty
Vendredi soir, 11 représentations culturelles ont déjà été organisées. Une, en particulier, a été immédiatement arrêtée par la police. La salle de spectacles le Monty, à Genappe, avait prévu un événement culturel à 18H. Dès 17H, la police était déjà présent en nombre devant le bâtiment. Plusieurs combis et de nombreux agents ont empêché toute personne d'accéder à la salle pour la représentation de l'artiste Lucie Yerlès. Face à la salle, sur le trottoir, une quarantaine de personnes attendent alors. Elles étaient munies d'attestations indiquant la "nécessité de leur présente" pour la tenue du spectacle et "la survie de la culture".
Pendant ce temps, d'autres spectateurs ont profité d'une porte dérobée, oubliée par les policiers, pour pénétrer dans le Monty. La représentation a alors débuté devant quelques dizaines de personnes. Elle a cependant été de très courte durée. Trois minutes plus tard, les forces de l'ordre se rendent compte de la supercherie et interrompent la représentation.
Toutes les personnes présentes ont fourni leur identité, dans le calme, en vue d'une probable verbalisation. L'intervention de la police ne semble cependant pas décourager les organisateurs: deux spectacles sont à nouveau au programme du Monty ce samedi.
Des dizaines d'événements prévus
Les dix autres représentations organisées vendredi semblent avoir bénéficié de plus de tolérance, par exemple aux Halles à Schaerbeek ou au Prisme à Braine-l'Alleud. Ce week-end, près de 100 actions sont encore prévues.
Au théâtre Public, à Bruxelles, l'événement appelé "Retrouvailles" est présenté comme légal. "Je respecte la loi. J'ouvre une librairie. Dans une librairie, vous pouvez recevoir 50 personnes. Bien sûr que nous respectons toutes les mesures de sécurité. Pulsion, extraction, contrôle du CO2. Vous entrez et vous en sortez plus propre", a-t-il expliqué avec une touche d'humour. "Si on perd le sens de l'humour, on perd le sens de la vie. Mais oui, on respecte absolument toutes les règles de la loi. On reçoit des professionnels, on a une terrasse à l'extérieur, on a une librairie", nous a expliqué le directeur du théâtre, Michel Kacenelenbogen.
Michel Kacenelenbogen craint-il l'arrivée de la police? "Non, je pense que la police a autre chose à faire aujourd'hui et demain. Si maintenant on se met à contrôler tous les gens qui respectent la loi, dans quel monde on vit. Non, on ne craint pas la police. D'ailleurs, de manière générale, je ne crains pas les gens censés. C'est quand ça devient complètement arbitraire qu'on finit par avoir peur. C'est quand on a des délits de faciès ou des délits d'activité qu'on commence à avoir peur. Toutes les études européennes ont démontré jusqu'à présent en Europe, que les lieux de culture gérés professionnellement avec les mesures sanitaires ne comportent aucun risque. Pourquoi sont-ils à ce point butés?", répond-il en interpellant les responsables politiques.
Des dizaines d'autres événements seront organisés tout au long de la semaine dans des lieux culturels.
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