En attendant un accord pour la formation d’un gouvernement, plusieurs budgets sont bloqués...Résultats : les prisons belges sont obligées de réduire certains frais qui touchent directement les détenus. C’est une enquête exclusive de RTLINFO.
Un courrier circule en ce moment en interne au sein de la prison d’Ittre… Il fait état de difficultés budgétaires et de mesures d’économie indispensables.
Il est écrit : "Vu la stagnation du budget (gouvernement en affaires courantes) et l’augmentation de la population carcérale, le coût d’entretien et le coût nourriture ont été revus à la baisse par les autorités, soit respectivement : 4,09 euros et 3,66 euros par détenu et par jour. Cela signifie, en clair, qu’il va falloir réduire les dépenses."
L’enveloppe budgétaire n’est pas adaptée à cause du blocage gouvernemental.
Marie Berquin, co-présidente de l' "observatoire international des prisons" regrette cette situation: "L’alimentation des détenus est déjà un point qui nous inquiète beaucoup parce que les sommes allouées à leur alimentation sont très faibles. L’alimentation de base des détenus est composée essentiellement de féculents. Il y a très peu de produits frais, très peu de viande et quand on entend qu’on va être réduit à 3,66 euros par jour. On se demande vraiment ce que les détenus vont manger."
Sollicitée, la direction de la prison d’Ittre confirme la situation et précise que cela concerne en réalité la majorité des établissements du pays.
Nous avons contacté un détenu en région bruxelloise qui livre également son analyse: "La nourriture n’est pas bonne et maintenant ce sont les quantités qui sont diminuées. Très rares sont les légumes ainsi que les fruits."
Nadège Pouossi – avocate pénaliste, réagit à ces réductions drastiques : "On peut penser que la restriction budgétaire fait en sorte que les quantités sont réduites et du coup, les directeurs font ce qu’ils peuvent avec le peu de budget qu’ils ont pour pouvoir nourrir la population qu’ils ont."
Le courrier interne fait également état des produis d’entretien à utiliser avec parcimonie. Marie Berquin, co-présidente "observatoire international des prisons" déplore le contenu de ces échanges: " On lit des communications de l’administration dans lesquelles les produits d’entretien sont calculés par petit bouchons à distribuer et tout est calculé. On va se retrouver avec des cellules dans un état de plus en plus déplorable, avec des conditions qui s’aggravent évidemment."
Le Budget entretien et alimentation ne représente que 3 à 4 % du budget alloué aux prisons
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