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Fuite aux examens: faut-il exclure les élèves qui ont relayé les questions? "C'est exagéré" pour Milquet

 
 

L'affaire des fuites des questions d'examens ne cesse de rebondir. Ce lundi, la ministre de l'Enseignement a participé à une séance extraordinaire de la commission Éducation.

Ce dimanche, Joëlle Milquet avait estimé que quelques professeurs et directeurs d'école étaient responsables des fuites des questions d'examen sur Internet. La ministre s'est rendue ce lundi matin à une séance spéciale de la commission Éducation, organisée au parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle a donné son point de vue sur la situation à son arrivée, au micro de Loïc Parmentier.


"Une lettre ouverte? C'est aux responsables des fuites qu'il faut l'envoyer, pas à moi"

La ministre s'est d'abord exprimée sur la lettre ouverte que des enseignants, choqués par ses accusations à leur encontre, lui ont fait parvenir. "Une lettre ouverte? C'est aux responsables des fuites qu'il faut l'envoyer, pas à moi", a déclaré Joëlle Milquet.


"Oui, il y a des acteurs de l'enseignement, qui ont fait des erreurs ou posté des choses"

La ministre de l'Enseignement a ensuite poursuivi sur les inspections qui ont lieu pour déterminer les responsables des fuites. "Oui, j'ai déjà des rapports d'inspection. Et dans ces rapports, il peut y avoir des faits avérés qui démontrent que oui, il y a des acteurs de l'enseignement, très limités, et je le regrette, qui à un moment ont fait des erreurs ou ont posté des choses. Je ne vais quand même pas le cacher, mais ce n'est pas pour autant que ça concerne tout le monde enseignant. Je comprends l'indignation des enseignants, et je la partage", s'est exprimée Joëlle Milquet.


Milquet juge exagérée d'exclure des élèves pour avoir partagé les questions

Durant la séance de la commission, Joëlle Milquet s'est prononcée sur la manière dont les étudiants qui ont relayé les questions d'examens devaient être traités. "Je trouverais exagéré que l'on fonde une décision d'exclusion sur des éléments de partage (des questions) avec d'autres élèves", a dit la ministre de l'Éducation.

Tout en disant vouloir respecter l'autonomie conférée aux écoles, la ministre estime néanmoins que les directions concernées devraient faire preuve de la "flexibilité nécessaire" en la matière. Devant les députés, Mme Milquet a rappelé que rien n'est prévu dans la législation communautaire pour les cas de tricherie, ceux-ci étant généralement renvoyés dans les règlements d'ordre intérieur des écoles. A ses yeux, les élèves qui ont simplement partagé avec leurs amis des questions repérées sur le net ne peuvent être mis sur le même pied que les personnes qui ont pris l'initiative de divulguer les épreuves sur internet, en violation de leur devoir de confidentialité.


La ministre déposé une plainte au pénal contre les auteurs des fuites

Mme Milquet a détaillé devant les députés la longue chaîne de production et de distribution des questionnaires de ces épreuves, ainsi que les contraintes de confidentialité. Une fois dans les écoles, la confidentialité des questionnaires relève ainsi de la responsabilité des directeurs, et ce jusqu'à l'heure précédant la passation des épreuves.

Outre ces enquêtes internes, la ministre a aussi déposé plainte au pénal contre les auteurs des fuites qui, sur base des résultats de l'enquête, pourraient être poursuivis soit pour vol ou recel de documents confidentiels, violation du secret professionnel ou encore violation du secret des correspondances.


Revoir la distribution des examens

Durant cet échange de deux heures avec les députés, la ministre de l'Education a confirmé sa volonté de revoir les modalités de distribution des épreuves certificatives, mais aussi leur confection. "Je reste une grande défenderesse des épreuves certificatives (...) car cela permet d'avoir une vision et des objectifs collectifs pour notre enseignement", a-t-elle commenté.

Quant aux changements concrets qui devront (rapidement) être apportés pour pouvoir être appliqués aux épreuves certificatives de juin 2016, la ministre s'est félicité que ceux-ci puissent faire l'objet d'un large débat au sein de la commission spéciale que le Parlement de la Fédération a décidé de mettre sur pied vendredi dernier.


Une première réunion de travail avant l'automne

Cette commission devrait logiquement tenir sa première réunion de travail avant la trêve estivale, et boucler ses travaux à l'automne au plus tard. Les questions de numérisation des épreuves, les modalités de sécurisation, mais aussi le nombre de personnes chargées de leur élaboration, et la durée de celle-ci y seront discutés.


Une épreuve "bis" pour pallier à toute annulation à l'avenir

Mme Milquet a promis lundi qu'une épreuve 'bis' serait prévue à l'avenir pour pallier toute annulation de l'épreuve principale, comme cette année. La ministre a enfin reconnu que les fuites a répétition intervenues la semaine passée avaient été "un moment difficile pour les élèves, les enseignants et les directions qui ne méritaient pas cela". "Mais ne croyez pas que l'on soit la risée du monde, car des fuites, il y en a partout, et elles sont facilitées par les nouvelles technologies. Le numérique change le monde", a-t-elle ainsi fait valoir. 


 

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