Georges, un Châtelettain de 61 ans, veut dénoncer l’état de sa rue: un chemin de terre rempli de trous. Ses voisins et lui attendent depuis dix ans d’éventuels travaux d’asphaltage. Ils ont d’ailleurs placé des tonnes de graviers, plusieurs fois à leurs frais.
Georges ne sait plus vers qui se tourner. D’énormes trous défigurent sa rue qui est en fait un chemin de terre, avec tous les désagréments que cela peut comporter. Et cela fait 10 ans qu’il attend que ce chemin soit correctement refait. "Nous avons mis 300 tonnes de graviers à nos frais, la commune de Châtelet ne fait rien pour la rue de la Roche aux Corneilles", a écrit le sexagénaire via le bouton orange Alertez-nous.
Les photos et vidéos transmises par Georges démontrent assez bien l’état de sa rue. Pour l’instant, elle est réduite à un chemin de terre avec un peu de graviers, souvent parsemé de trous rebouchés tant bien que mal quand la situation devient intolérable. L’habitant dépité décrit la situation: "Quand il fait sec, il n’y a pas trop de problème pour se déplacer mais quand il pleut, c’est épouvantable. Les voitures qui passent éclaboussent les façades avec l’eau et celles-ci deviennent sales. Moi j’ai dû mettre des pierres pour cacher les briques de ma façade".
Quand il a acheté sa maison, on lui aurait promis un tout nouveau chemin en tarmac
Quand Georges a acheté sa maison dans un nouveau lotissement il y a une dizaine d’années, il ne s’imaginait pas rencontrer ce genre de problème: "L’entreprise avait dit que nous aurions un tout nouveau chemin refait en tarmac. Mais après, je suis tombé sur le chef des travaux de la ville de Châtelet et celui-ci m’a dit qu’il n’y avait pas de projet pour ce chemin", explique Georges.
Et avec le temps, l’état du chemin s’est encore dégradé. Les riverains ont fait part du problème à plusieurs reprises aux autorités communales et selon les dires de notre témoin, rien n’a changé. C’est pourquoi les habitants de la rue ont décidé de se cotiser pour reboucher eux-mêmes les trous qui étaient apparus. "Sur les 10 ans, nous avons mis 300 tonnes de graviers à nos frais", détaille le résident de 61 ans.
Une démarche pas tout à fait anodine: les habitants ont fait appel à une société pour se faire livrer des tonnes de graviers. "On les a mis nous-mêmes avec des brouettes, à deux reprises. Et la dernière fois la commune est venue avec un bulldozer pour égaliser. C’était il y a plus ou moins deux ans", se souvient Georges.
Mais malgré plusieurs interventions de ce type, les trous réapparaissent à chaque fois. "On s’est dit qu’on n’allait plus donner un euro pour mettre des graviers sur le chemin puisqu’on paye des taxes".
Des solutions de fortune
En décembre de l’année dernière, le citoyen a envoyé un mail au bourgmestre pour lui expliquer à nouveau la situation. Après cette énième demande, la commune est intervenue pour reboucher plusieurs trous avec quelques tonnes de graviers, le 27 décembre dernier.
Une solution éphémère qui est très loin de satisfaire les riverains: "Nous voulons que le chemin soit complètement reconstruit avec du tarmac et avoir au moins un trottoir parce que certaines maisons n’ont même pas de trottoir".
Un aménagement qui revenait au bâtisseur du lotissement et qui n'a pas été fait
Alors pourquoi est-ce si compliqué de remédier de manière définitive au problème de la rue de la Roche aux Corneilles? Nous avons posé la question au bourgmestre de Châtelet, Daniel Vanderlick.
Le bourgmestre reconnaît que la situation des riverains de ce chemin n’est pas facile et il affirme que "ce n’était pas à la commune de prévoir ces travaux à l’origine". "C’est un lotissement construit il y a dix ans. La loi prévoit que le vendeur, le lotisseur, doit équiper la voirie, la rendre praticable par tous les moyens techniques donc égouttage, revêtement hydrocarboné, eau, électricité et autres. Dans ce cas-ci, cela n’a pas été fait", souligne Daniel Vanderlick.
D'après la commune, elle n'est pas responsable
Pour lui, c’est clair: "Le lotisseur s’est planté car en principe c’était une tâche qui lui incombait de refaire le chemin. Il n’a pas dit la vérité à ce niveau-là". D’ailleurs, "il y a d’autres endroits à Châtelet où des lotissements privés ont été construits et la première chose que le lotisseur a fait c’est d’équiper la voirie et seulement après il a vendu ses terrains. Ici, on a mis la charrue avant les bœufs".
Malgré cela, les autorités communales disent vouloir améliorer la situation de ces habitants. Mais il y a un autre problème, au-delà même du budget pour reconstruire la route, des travaux sont déjà en cours dans les rues adjacentes.
"Pour l’instant, nous avons de gros travaux pour un montant de 2.200.000 euros qui se déroulent à la rue de la Station et par la suite il y aura des travaux dans la rue de Namur pour augmenter la section d’égouttage afin d’affronter les pluies diluviennes auxquelles nous sommes confrontées régulièrement". Et donc, "on ne pourrait pas trouver de solution durable dans l’immédiat étant donné qu’il faut d’abord aménager l’égouttage pour qu’il puisse répondre aux besoins actuels et alors seulement après on pourra penser à équiper la rue de la Roche aux Corneilles", précise le bourgmestre.
Pas de solution durable avant plusieurs années
Toujours d’après Daniel Vanderlick, il s’agit de travaux "colossaux dont la deuxième phase ne devrait pas commencer avant 2019, 2020".
Le bourgmestre de Châtelet se défend donc de ne rien faire. "On pallie par des moyens de fortune, on ne peut pas faire autrement. Aller refaire un revêtement hydrocarboné sur une voirie qui va peut-être vivre un an ou deux, c’est dilapider de l’argent", estime-t-il.
En attendant une éventuelle réfection de la chaussée, les habitants de la rue de la Roche aux Corneilles doivent donc se résoudre à prendre leur mal en patience.
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