Guy Guns est reponsable d’un poste médical. Il y a un an, il était en première ligne pour s’occuper des blessés et des victimes. Douze mois plus tard, il tente de tirer du positif de ce drame.
"La nuit n’a pas été des plus faciles. Ce matin, j’avais des frissons dans la voiture en venant ici", commence Guy Guns, invité sur le plateau de RTLinfo. Effectivement, ça fait bizarre. On repense à toutes les minutes de cette journée. Il y a plein de choses dont on ne se rappelle pas vraiment précisément. Qu’est-ce qu’on a fait ? Qu’est-ce qu’on a vu ? Mais on garde cette flamme d’avoir envie d’aider encore plus. L’après 22 mars, c’est quelque chose qui fait grandir cette envie d’aider chez tous les volontaires de la Croix-Rouge, mais aussi tous les membres des services de secours. L’envie de se mobiliser, de pouvoir réagir encore plus rapidement, d’être mieux préparés, mieux formés… C’est difficile à décrire, mais c’est vraiment le sentiment."
Jamais retourné sur les lieux du drame
Avec émotion, Guy raconte qu’il n’est jamais retourné à Maelbeek. "Je ne sais pas expliquer pourquoi je n’avais pas ce besoin. C’était aussi pour prendre un peu de distance. Cette situation fait qu’avec l’importance que ça a, on ne crée pas cette distance par rapport à une situation d’intervention normale où justement, quand on s’occupe d’un patient, généralement en pré-hospitalier, on le dépose ensuite à l’hôpital et le travail s’arrête là. On coupe le lien avec ce patient et il est pris en charge par nos collègues des services hospitaliers. Ici, le lien n’a pas été coupé puisque les gens qu’on a soignés, on les a vus après à la télévision, on a vu des reportages, on a mis un nom sur ces victimes qu’on n’a pas pu sauver. Je pense que c’était peut-être ma façon de créer cette distance, en m’éloignant de ce lieu de la catastrophe. Même si aujourd’hui, on envisage d’y passer ensemble, avec l’équipe, pour se souvenir de ce jour-là, en hommage aux victimes. Retourner sur nos pas de ce jour horrible."
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