Certaines interventions policières musclées de samedi dernier, en marge de la boum 2, ont été filmées par des amateurs, et parfois critiquées La police de Bruxelles a analysé deux séquences critiques. Elle estime que les interventions étaient légitimes. La Ligue des droits humains tempère quelque peu.
Dans une première vidéo partagée sur les réseaux sociaux et filmée vers 19 heures samedi dernier à l’une des sorties du Bois de la Cambre, un policier isolé fait usage de gaz lacrymogène à l’encontre d’une femme qu’il considère agressive. Quelques secondes plus tard, un individu est appréhendé de façon très musclée. Une violence justifiée d’après la police, parce que ce dernier brandissait un marteau et un cutter.
Dans un communiqué, la police de Bruxelles-Capitale Ixelles indique : "Le policier a donné injonction au particulier de lâcher son arme, sans que ce dernier obéisse justifiant un usage de gaz, mais qui n’a pas dissuadé l’homme de garder le marteau en main". L’interpellation se poursuit alors jusqu’à ce que l’homme soit à terre, immobile.
Nous avons montré ces images à la présidente de la Ligue des droits humains. Olivia Venet commente: "Il prend un coup-là et il va prendre encore un deuxième coup. Ces deux coups sont illégitimes, pour moi. Le type est maîtrisé, il n’est pas en train de se rebeller".
Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Ils étaient calmement là
Autre image, autre endroit : un groupe de jeunes est appréhendé par une dizaine de policiers. Là aussi, les agents se montrent particulièrement violents. Un jeune homme reçoit un coup de pied, avant de recevoir un jet de gaz lacrymogène. Une jeune femme est ensuite maîtrisée avec force.
Maryline, une riveraine a assisté à la scène depuis sa fenêtre. Selon elle, ces jeunes n’étaient pas agressifs au moment de leur interpellation : "Je n’ai pas compris ce qui s’est passé. Ils étaient calmement là. Est-ce qu’il s’est passé quelque chose avant… ça je ne sais pas".
L'usage de la force doit être nécessaire et proportionné
La police assure que ces jeunes s’étaient montrés agressifs et qu’ils s’en étaient pris à un passant, quelques minutes plus tôt. "La police peut faire usage de force, c’est d’ailleurs la seule à pouvoir recourir à la force mais cette force elle doit poursuivre un but légitime, être strictement nécessaire, limitée et proportionnée. Ce que j’ai vu dans les vidéos me laisse dubitative. L’usage du gaz au poivre, c’est une arme non létale mais c’est une arme", précise Olivia Venet, la présidente de la Ligue des droits humains.
"Je vais être très prudent parce que comme autorité disciplinaire j’ai un droit de réserve. Pour l’instant, c’est la version de la police. Les gens peuvent évidemment venir auprès du Procureur du roi s’ils ont des choses à dire. Cela ne dépend pas de moi et c’est bien normal, c’est la séparation des pouvoirs. C’est sans doute le début d’une enquête", a souligné le bourgmestre de Bruxelles, Philippe Close.
Samedi, en marge de la boum 2, la police a interpellé 132 personnes. Et une trentaine de blessés a été dénombrée.
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