"Un cap est franchi dans l'horreur" a affirmé le premier ministre français Manuel Valls en évoquant le double meurtre de Magnanville. Cette fois, c'est donc le domicile privé d'un couple de fonctionnaires de police qui a été visé. Ce qui soulève la question de la protection des policiers y compris en Belgique. Les syndicats de police s'en inquiètent.
Pour un criminel, obtenir les noms, prénoms et adresses privés qui ont contribué à l’enquête le concernant, voire à son arrestation, ce n’est pas compliqué. Une démarche juridique simple prévue par la loi suffit. Pas question côté policier de donner davantage de détails. Vincent Gilles, président national – SLFP police, était au micro du RTLinfo 19 heures: "Si je l’explique, il est évident que des personnes mal intentionnées vont utiliser cette technique pour identifier des collègues. Je ne veux pas avoir cette responsabilité et je ne veux pas avoir sur les épaules le poids de deux décès (NDLR: Drame de Magnanville)."
"Il est temps que ce dispositif disparaisse"
Les policiers ont déjà demandé à leur ministre de tutelle de modifier la loi pour préserver leur anonymat. C’est du côté de la haute magistrature que cela coince. "Le monde change. Les magistrats doivent le comprendre. Nous avons besoin d’une protection supplémentaire. Ce qui inquiète tant les policiers n’est pas tant le risque qu’ils encourent eux-mêmes, mais le risque qu’ils font prendre à leurs familles. Nous disons au ministre Geens, qui n’y comprend rien du tout, il est temps que ce dispositif disparaisse", ajoute Vincent Gilles.
Dans une affaire de grand banditisme récente, ce dispositif a déjà été utilisé une fois par les prévenus. Les services de police sont parvenus à bloquer les noms et adresses. Ils ne pourront pas le faire à chaque fois.
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