La SNCB et Infrabel doivent disposer de 72 heures pour mettre en place un service garanti en cas de grève, ont expliqué mardi des responsables des deux sociétés devant la Commission Infrastructure de la Chambre.
Les deux opérateurs ferroviaires belges ont étudié 4 scénarios qui reposent sur deux hypothèses de base: une offre s'adressant à 15% ou 35% des voyageurs. Les deux scénarios principaux permettent soit à 25%, soit à 48% des voyageurs de faire un trajet aller-retour.
Dans le premier cas, les trains ne circuleraient qu'aux heures de pointe et sur les grands axes ainsi que quelques lignes connexes. Le nombre d'agents nécessaires s'élève à 1.058 unités à la SNCB contre 7.767 en temps normal et 1.133 personnes chez Infrabel contre 5.660 en temps normal.
Dans le deuxième cas, l'ensemble du réseau est desservi aux heures de pointe. Le nombre d'agents nécessaires à la SNCB s'élève à 2.067 unités et 1.133 unités chez Infrabel. Dans les deux scénarios, certains services doivent être assurés à 100%.
Le système ne pourrait fonctionner qu'en cas de grève assortie d'un préavis et non d'une grève sauvage. Les deux sociétés enverraient un questionnaire au personnel pour connaître 72 heures à l'avance le nombre d'agents volontaires et avoir le temps de mettre en place le dispositif.
Le scénario retenu, et éventuellement adapté, dépend du nombre d'agents qui se signalent. "On devrait pouvoir appliquer le scénario minimal dans la plupart des cas", a indiqué le directeur général Transport de la SNCB, Etienne de Ganck. Si le nombre minimal d'agents requis n'est pas réuni, les trains ne rouleront pas, ont insisté les responsables des deux sociétés. "La sécurité n'est pas une variable d'ajustement", a fait remarquer la directrice générale du "Traffic Management" d'Infrabel, Ann Billiau. "Le train ne partira pas s'il ne peut pas partir en toute sécurité", a renchéri M. de Ganck.
Les syndicats n'en veulent pas, mais le gouvernement l'instaurera par la loi
Dans l'élaboration de ces scénarios, les deux sociétés n'ont pas abordé des situations différentes en Flandre et en Wallonie. Le projet repose sur une base volontaire. Les syndicats ont toutefois rejeté ce projet à la fin de l'année passée. Le gouvernement a demandé aux sociétés des chemin de fer belges de formuler une proposition de service garanti en cas de grève. L'accord de majorité prévoit que si aucun accord n'est trouvé dans un délai raisonnable, le gouvernement prendra une initiative législative. Plusieurs groupes de la majorité ont d'ores et déjà déposé des propositions de loi.
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