Il y aura donc, bel et bien, un examen d'entrée en médecine dès l'an prochain, en septembre. Le projet a été présenté, ce matin, au gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Sur le principe, les étudiants sont d'accord, mais ils émettent de sérieuses critiques quant à ses modalités pratiques. Benoit Duthoo et Xavier Gérard les ont rencontrés pour le RTLINFO 13H.
Un examen d’entrée en première année de médecine, on en parle depuis longtemps, et pour beaucoup, c’est la moins mauvaise solution face au nombre limité de numéros Inami. Mais la formule présentée ce matin par le ministre Marcourt est critiquée, notamment par les étudiants. Notre équipe a rencontré Zakariae, ce matin, sur le site de l’UCL. Cet étudiant en première année regrette que le projet du ministre ne prévoie qu’un seul examen en septembre. "Ils vont devoir passer un seul examen au mois de septembre, ce sera leur unique chance, tandis que les étudiants en Flandre ont une deuxième chance, donc ils peuvent passer l’examen au mois de juin. Si les choses se passent mal, ils peuvent éventuellement le représenter au mois de septembre", explique-t-il.
De quoi sera-t-il question?
Cet examen écrit sera organisé simultanément durant la première quinzaine de septembre dans chacune des facultés de médecine de la Fédération. Tous les candidats seront soumis à un seul et même questionnaire. Celui-ci évaluera à la fois la bonne maîtrise de différentes matières scientifiques (maths, physique, chimie, bio), de l'anglais, mais aussi les compétences de communication, d'analyse critique et de synthèse des candidats, de même que leur connaissance de questions éthiques et sociales. Pour réussir cet examen d'admission, les candidats devront obtenir au moins 10 sur 20 dans chacune des matières évaluées. Les questions et les modalités d'évaluation de l'examen seront élaborées par un jury composé d'au moins dix (anciens) professeurs de médecine en Fédération Wallonie-Bruxelles
"Décentraliser cet examen d’entrée, c’est jouer avec le feu"
Une préoccupation partagée par le doyen de la faculté de médecine, le professeur Vanpée. Un seul examen prévu en septembre ne permet pas aux étudiants déboutés de se réorienter facilement. Mais ce n’est pas tout. L’ensemble des doyens en médecine regrette que l’examen doive être organisé dans chaque faculté, et pas dans un seul et même endroit. "Décentraliser cet examen d’entrée, c’est jouer avec le feu. Pourquoi ? Parce que c’est ouvrir le risque à de multiples recours. Les doyens avaient proposé au ministère un modèle qui ressemblait très fort à celui mis en place en Flandre. C’est un système qui est bétonné et qui tient la route".
Face aux critiques, le plan de la fédération Wallonie-Bruxelles va-t-il adapter son projet ? Réponse dans les prochaines semaines. L’objectif est d’être prêt pour la rentrée prochaine.
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