Les pharmaciens préparent la riposte face à Maggie De Block et les dernières coupes budgétaires gouvernementales. Cette enveloppe était normalement prévue pour développer de nouveaux services aux patients. Un reportage de Justine Sow et Ghislain Federspiel.
Les pharmaciens ne cachent pas leur déception. Ils savent que des mesures d'économie concernent les soins de santé. Mais ils ne s'attendaient pas à des coupes budgétaires si importantes."Là, vraiment, on a été stupéfaits et on a trouvé que c’était un coup bas inattendu", explique Luc Defrance, pharmacien.
Le coup bas, c'est la volteface de Maggie De Block. Depuis des mois, les pharmaciens négocient avec la ministre de la Santé afin de réserver 14 millions d'euros de leur budget au développement de nouveaux services en faveur du patient. Mais les pharmaciens n'en verront pas un centime car la ministre aurait changé d'avis. "Ce n’est pas une politique cohérente. On ne peut pas attendre ça de nos décideurs politiques et c’est pour ça qu’aujourd’hui on manifeste notre désapprobation et notre colère par rapport à cette mesure qui pour nous est irrationnelle et en tout cas n’a pas de vision à long terme", indique Alain Chassepierre, secrétaire général de l’APB (association pharmaceutique belge).
Pour les pharmaciens, l'idée de la ministre est contreproductive puisque si le patient est mal encadré, il pourrait mal se soigner. Ce qui pourrait aggraver ses pathologies. La facture pour la collectivité pourrait donc être salée. "Au lieu de pouvoir utiliser le pharmacien pour faire des économies réelles dans la bonne utilisation des médicaments, on l’empêche de jouer ce rôle et donc c’est une économie à fonds perdus", estime Luc Defrance.
Les professionnels prévoient des actions dès la semaine prochaine dans leurs pharmacies. Ils veulent sensibiliser chaque patient qui poussera la porte des officines. De son côté, la ministre préfère attendre la réunion prévue jeudi pour s'exprimer sur la question.
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