Des chiffres de source syndicale expliquent mieux la mauvaise ambiance et les mauvaises conditions de travail des agents pénitentiaires.
540.000: c'est le nombre de jours de récupération que les gardiens de prison de notre pays doivent récupérer prendre.
300: c'est le nombre de gardiens qu'il manque. Ils sont environ 6.800 en Belgique.
16%: c'est le taux de surpopulation carcérale. En avril dernier, il y avait 10.704 détenus pour 9.219 places disponibles. Un taux qui avait pourtant baissé ces dernières années, mais qui remonte donc en flèche. Il concerne surtout les maisons d'arrêt, donc les personnes en attente d'un procès, en détention préventive.
"Qui a envie de venir travailler ?"
Des données chiffrées qui entraînent inévitablement une ambiance de travail de plus en plus difficile. "Qui a envie de venir travailler dans des conditions pareilles ? Les effectifs sur le terrain sont tellement insuffisants qu'on refuse les congés, donc forcément ça n'attire pas les jeunes", a expliqué Claudine Coupienne (CSC).
Sans oublier le stress qui augmente, à cause de la promiscuité. "Il y a des tensions qui peuvent devenir très vite ingérables, beaucoup plus d'accidents de travail, et donc un absentéisme qui grandit".
7 ans pour un pantalon
Enfin, le cadre de travail vétuste de certains établissements et le manque de moyens finissent de détourner les éventuels candidats. "Entre le moment où vous commandez un pantalon et que vous le recevez, il y a 7 ans qui s'écoulent. C'est pareil pour à peu près tout: il n'y a plus de budget pour les chaussures, donc ils ne peuvent plus en commander".
De source syndicale, toujours, ces conditions ont un impact sur les détenus. A Saint-Gilles, par exemple, où les gardiens sont à bout, des prisonniers sont envoyés plus rapidement au cachot…
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